Ouverture, hier à Genève, de la 5e édition du «Africa Ceo Forum. 600 PDG de 1600 entreprises ainsi que 40 ministres africains ont pris part à cette rencontre. Un peu plus d'un millier de participants issus de 63 pays ont pris part à l'ouverture de la 5e édition du Africa Ceo Forum, qui s'est ouvert hier à Genève, pour débattre de la nécessité de «réinventer un business model» pour le vieux continent. La présence de plus de 600 PDG, 1600 entreprises ainsi que celle de 40 ministres africains a permis à l'ACF de relever le niveau d'un débat axé sur les évolutions et changements structurels qui s'imposent pour réussir un nouveau départ et un nouveau cycle économique. Lancé il y a 5 ans par le groupe de presse Jeune Afrique, l'Africa Ceo Forum se veut un espace de débat, de réflexion, d'échange d'expériences mais aussi une véritable plateforme d'investissement entre décideurs publics et opérateurs privés, comme l'a rappelé Amir Benyahmed, son président. Le vieux continent doit relever de nouveaux défis, dont le plus important serait d'enclencher le processus du développement économique durable. Les années 2000 ont été rudes pour l'économie africaine qui s'est installée dans la crise, a rappelé le président de la Banque africaine de développement (BAD), notant au passage que la croissance annuelle du continent n'a cessé de dégringoler ces dernières années, passant de 5,3% en 2010 à 1,4% pour 2016. La conjoncture économique défavorable s'est conjuguée à la montée des revendications sociales pour briser net l'élan des années précédentes. «L'urgence de réformes sectorielles et structurelles indispensables pour installer une croissance durable», dira-t-il. Parmi les thèmes majeurs abordés par cette 5e édition, on trouve également la question du leadership des femmes dans les entreprises, Des femmes, à l'exemple de Madeleine Berre, chef d'entreprise et actuelle ministre du Commerce et de l'Industrie du Gabon, sont venues apporter leurs témoignages et leurs expériences personnelles. Des thèmes, comme le défi d'accroître l'attractivité de l'Afrique pour les investisseurs internationaux, l'amélioration de la compétitivité des places boursières africaines ou la création d'activités plus fortement exportatrices ont aussi été abordés, ainsi que d'autres tout aussi stratégiques ont été également évoqués, comme la transformation digitale des entreprises africaines, la fintech, l'agrobusiness ou encore l'électricité et l'innovation. «Le premier défi à relever est celui de l'agriculture. L'agriculture est la base de tout développement et l'Afrique possède de très grandes ressources, notamment des terres arables. L'Africain n'a pas seulement besoin d'un téléphone ou d'une tablette, mais également d'une agriculture lui permettant de manger», dira Mo Ibrahim, le célèbre milliardaire anglo-soudanais, qui a fait fortune dans les télécommunications. Il ajoute au passage que les pays africains ont également besoin de «Constitutions qui ne changent pas selon les caprices des dirigeants, de développement durable qui englobe les secteurs vitaux comme l'énergie, la finance, la santé et l'éducation». D'autres intervenants ont plaidé pour plus de démocratie et de transparence dans la gouvernance ou simplement la transformation des matières premières africaines sur place. D'autres intervenants en plénière ont également plaidé pour le rôle majeur de l'éducation en Afrique, afin de relever tous les défis qui l'attendent. «Actuellement, ce sont les Chinois qui construisent les routes et les barrages en Afrique», lance encore l'inévitable Mo Ibrahim. «L'Europe ne doit pas se contenter d'exporter ses produits vers l'Afrique. Elle doit subventionner les programmes d'éducation en Afrique et exporter ses écoles», déclare Naguib Sawiris, le milliardaire et homme d'affaires égyptien. «Si j'ai eu le parcours qui est aujourd'hui le mien, c'est grâce au fait que j'ai pu fréquenter une grande école allemande au Caire qui n'était pas chère du tout», a-t-il ajouté. Des investisseurs algériens sont présents à ce forum, à leur tête le PDG de Cevital, Issad Rebrab, qui a lancé plusieurs projets d'investissement en Afrique, à Djibouti et en Ethiopie, où il développe actuellement trois projets d'usine dans ce dernier pays. Le célèbre homme d'affaires algérien est aussi porteur d'un innovant et structurant projet de ligne ferroviaire reliant toute l'Afrique. On reviendra sur ce sujet dans nos prochaines éditions.