Une toute petite enseigne en bois, rongée par le temps, difficilement repérable sur la rue Didouche Mourad, indique l'existence de la section d'Arzew de l'Organisation nationale des aveugles algériens (ONAA). Dans son local meublé d'un petit bureau et de vieux bancs, -«offerts par un particulier»-, la section semble livrée à elle-même. «A chaque fois qu'on sollicite les autorités locales, on nous demande de faire une demande», dira le président de la section, Kessoum Noureddine, en montrant les copies de plusieurs requêtes restées vaines. «On n'a jamais reçu aucune aide de l'APC, même pas la peinture, comme cela a été fait récemment pour le local de l'UNJA, qui est juste à côté de nous», se désole le président de section. «On sait qu'il n'est pas facile d'avoir des emplois, mais il y a eu des attributions de locaux dans les nouveaux marchés de fruits et légumes d'Arzew et d'El Mohgoun et aucun de nos membres n'en a bénéficié», explique-t-il, en rappelant que sa section compte 170 membres répartis sur les 2 communes d'Arzew (103) et de Sidi Benyebka (67). «Nombreux sont âgés de plus de 45 ans et n'ont pas de pension de retraite», ajoute-t-il. Idem pour le logement social, cette frange de la société est carrément marginalisée, «excepté trois membres sur l'ensemble de la daïra, mais dont les demandes remontent aux années 1995-96», précise M. Kessoum. L'unique aide leur vient des âmes charitables. «Seul le maire Merabet Houcine (fin des années 1990 - début 2000) pensait à nous. On n'ouvre pas droit à une subvention de l'APC, mais, de son temps, il sollicitait les entrepreneurs pour nous aider», rappelle le président de section. Et ce qui semble encore plus chagriner M. Kessoum, c'est le fait que la Journée nationale des handicapés (le 14 mars) n'ait jamais été célébrée dans la commune.