Une légère remontée des prix du pétrole a été amorcée hier, après une succession de baisses ayant entraîné les cours du brut près de leurs plus bas niveaux depuis novembre. La remontée des cours n'annonce cependant pas l'embellie espérée par les producteurs dans le sillage des accords de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP). Hier, le Brent était coté vers 17h à 51,86 dollars sur la place boursière de Londres, place de cotation du pétrole algérien. Le peu de réaction du marché, malgré le respect des quotas de l'Opep est dû, selon les analystes, au fait que l'offre reste robuste face à une demande qui stagne, ce qui n'influence pas beaucoup le cours de l'or noir, et ce, en dépit des efforts entrepris depuis janvier 2017 par les principaux producteurs Opep et non-Opep, à l'image de la Russie. Malgré la hausse des prix entraînée par l'accord de l'Opep et d'autres producteurs pour réduire leur production, l'enthousiasme des marchés s'est atténué avec le temps, estime un analyste cité par les agences de presse. L'accord, qui engage ses participants sur les six premiers mois de l'année et qui a été conclu pour permettre au marché de retrouver l'équilibre, n'a pas suffi à entamer les réserves américaines, alors que les producteurs indépendants de pétrole non conventionnel ont profité de la hausse des prix pour relancer leurs extractions. Certains analystes restaient cependant confiants sur le plus long terme. «Nous nous attendons à ce que les prix de l'or noir se stabilisent les prochains mois. Les membres de l'OPEP ont fait preuve de discipline en respectant l'accord, et les réserves américaines devraient se stabiliser bientôt quand les raffineries augmenteront la cadence», a estimé Richard Turnill, analyste chez BlackRock. Les stocks mondiaux n'ont pas autant baissé que les pays concernés par les accords de réduction l'auraient espéré, et la production des pays non membres de l'OPEP augmente plus vite que ce qu'aimeraient voir les membres de l'organisation, a estimé en substance un analyste estimant que pour rééquilibrer le marché, il va falloir étendre la réduction jusqu'à la fin de l'année. Un pas que n'ont pas encore franchi l'OPEP et ses partenaires, malgré quelques déclarations engageantes en ce sens. Dans l'attente de précisions sur le sujet, les investisseurs se pencheront sur les chiffres hebdomadaires de l'offre et la demande aux Etats-Unis qui seront comme d'habitude publiés demain par le département de l'Energie (DoE). Les stocks de brut y sont à un niveau record, après n'avoir pratiquement pas cessé de progresser depuis le début de l'année et la production américaine a tendance à monter depuis l'automne, dopée par un regain des extractions de pétrole de schiste.