C'est qui lui ?» demande un jeune Algérois au passage de Sid Ahmed Ferroukhi place du 1er Mai, au moment où la tête de liste FLN s'engouffre dans le métro, direction la Grande Poste, accompagné des militants du parti et de quelques journalistes. Sur le quai, un jeune homme, intrigué par les photographes, se tourne vers une militante pour savoir : «Pourquoi ils le prennent en photo», avant de s'approcher de la tête de liste et de lui demander : «Vous êtes une vedette ?» «Je suis la tête de liste FLN à Alger», lui rétorque calmement M. Ferroukhi. Nouvelle tentative de dialogue dans la rame avec trois jeunes qui pianotent sur leurs smartphones et sont surpris de se retrouver entourés et mitraillés par les photographes. L'un d'eux reconnaît le candidat du parti et lui glisse : «Bonne chance !». A la Grande Poste, M. Ferroukhi décide de s'installer à une terrasse, le temps de griller une cigarette. Des passants s'arrêtent, se renseignent, puis poursuivent leur chemin. «Il fait semblant de prendre un café avec les gens», affirme pour sa part un jeune homme en blouson en cuir, avant d'ajouter : «Le FLN d'avant c'était mieux, avec ceux-là on n'a rien eu.» La suite de la tournée dans les artères d'Alger est menée au pas de charge, mais le candidat s'arrête souvent pour échanger avec les passants et répondre à leurs questions. A l'aise, il détonne dans le paysage politique où la grande majorité des candidats FLN préfèrent tenir leurs meetings dans des salles pour éviter d'avoir à affronter les électeurs. Cette deuxième journée de campagne se termine devant la permanence du candidat au Sacré-Cœur. Cette volonté d'être au contact de la population et de mener une campagne de proximité a été arrêtée lors de réunions préparatoires qu'il a menées avec son équipe. «On a tenu des réunions pour arrêter notre stratégie, confirme un membre de la campagne du candidat. M. Ferroukhi a le contact facile, il n'a pas peur d'aller vers les gens et il voulait le faire.» Il en avait fait la promesse lors de son point de presse tenue le 8 avril, et assuré que le FLN sera présent, durant les trois semaines de campagne, dans les 57 communes que compte Alger. «On ira dans toutes les communes, tous les quartiers populaires d'Alger», avait déclaré l'ancien ministre de la Pêche, avant d'ajouter en plaisantant que le FLN «fera une campagne ‘‘zenga zenga''», une référence aux propos de l'ancien leader libyen Mouammar El Gueddafi très commentée sur les réseaux sociaux. Certains internautes regrettaient le parallèle d'autant, comme ils le rappelaient, l'ancien leader libyen avait utilisé cette expression pour demander à ses troupes d'aller déloger les mutins dans chaque maison, chaque ruelle…