L'investissement dans les activités aquacoles était au centre d'une journée d'information organisée, mardi dernier, au centre culturel islamique Ahmed Hamani de Jijel, par la direction de la pêche et des ressources, en collaboration avec les Chambres du commerce et de l'industrie et celle de la pêche et de l'aquaculture. La rencontre a réuni des responsables de l'Agence nationale du développement de l'investissement, des Douanes, de la BADR, des professionnels de la pêche et des investisseurs en aquaculture. Intervenant à cette occasion, le wali de Jijel, Larbi Merzoug, a appelé les investisseurs à se lancer dans ce créneau ouvert, qui sera bénéfique aussi bien pour la wilaya que pour l'économie nationale. Il insistera sur cette approche basée sur la production dans le pays, à la place des importations, dont le montant a frisé les 70 milliards de dollars si l'on compte les dépenses liées aux services, assurant que l'Etat encourage et aide l'investissement. Et d'inviter les opérateurs à s'investir dans le pescatourisme, du moment que les textes réglementaires existent, rappelant que la wilaya de Jijel a été parmi les premières à penser à ce genre d'activités. La directrice de la pêche, Nadia Ramdane-Fetoussi, est revenue sur l'état du secteur dans la wilaya, énumérant au passage les infrastructures existantes ainsi que les potentialités d'investissement en mer, dans les plans d'eau des barrages existants (Erraguene, El Agrem, Kissir, Boussiaba) et même des retenues collinaires. Elle indiquera que des projets sont finalisés, alors que d'autres sont encore à l'étude. Elle affirmera par ailleurs qu'une formation a été initiée pour encourager la consommation de poissons d'eau douce dans la wilaya. Pour sa part, Siham Merbah, directrice d'un bureau d'études en aquaculture à Alger, s'est penchée sur les perspectives de développement de l'aquaculture en Algérie et détaillera les différents concepts, comme la pisciculture (élevage de poissons), carcinoculture (élevage de crustacés), conchyliculture (élevage de coquillages), et l'algoculture (culture en masse d'algues), les modes d'élevage, ainsi que des espèces à même d'être élevées, que ce soit en mer ou en eau douce, comme le tilapia, la crevette, la daurade, la sole ou encore le loup de mer. Les techniques et les équipements utilisés en aquaculture ont été le thème développé par l'Italien Fabrice Depol, de la société Technocage, spécialisée dans la fabrication du matériel destiné à cette activité. M. Depol a commencé par présenter les conditions nécessaires pour installer des cages en mer, notamment un fort dynamisme qui favorise une bonne croissance des poissons. Outre ce dernier critère, il en énoncera d'autres, qui entrent dans la sélection du site, par exemple la profondeur (entre 30-35 m) et un fond plat ou en légère pente, des courants inférieurs à 1 mètre/seconde, un substrat composé de sable, une qualité d'eau stable. Il présentera par la suite les équipements de la sa société et on saura qu'une ferme pour la production de 400 tonnes par saison (14 mois) nécessite un investissement de 250 millions de dinars (cage, mouillage, balisage, filets, catamaran de travail et équipements à terre). L'Italien indiquera que le coût de l'alimentation participe à hauteur de 48% dans la production de poissons, talonnée par l'acquisition des alevins, avec un taux de 31%. Cette rencontre a été l'occasion pour les investisseurs de soulever leurs préoccupations et faire avancer leurs projets.