L'Algérie a acquis, lors d'une vente aux enchères qui a eu lieu le mois dernier, à Toulouse, plus de 600 documents historiques pour une valeur de 94 000 euros. Cette importante acquisition comporte un lot de livres, de photographies, de manuscrits et de cartes géographiques sur l'Algérie, remontant à la période de la Régence ottomane et aux premières années de la colonisation. Trois représentants algériens, Hamidou Messaoudi, directeur général de l'ENAG, Yasser Arafat Gana, directeur par intérim de la Bibliothèque nationale, et un représentant du consulat d'Algérie à Toulouse, ont mené à bien cette opération d'acquisition, qui s'est déroulée le 31 mars dernier à l'hôtel Saint-Georges de Toulouse. Ces derniers ont évalué le caractère scientifique des documents ciblés et procédé à leur acquisition. Cette vente aux enchères a été organisée par l'entreprise toulousaine Marambat-Malafosse. Les ouvrages ont été mis aux enchères dans le cadre d'une succession familiale. Celle-ci a procédé à la vente de ces biens, dont une bibliothèque, avec un lot de livres sur l'Algérie. Ainsi, sous l'égide du ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, Hamidou Messaoudi, Président-directeur général de l'Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG), une cérémonie d'exposition de ces livres et documents anciens sur l'Algérie a été organisée, hier matin, au niveau de la Bibliothèque nationale d'El Hamma. Soigneusement rangés dans des vitrines et sur des présentoirs, ces livres rares et anciens offrent une foule de renseignements précieux sur l'histoire de l'Algérie. Certains manuscrits déclinent des titres dorés aux reliures ornées de plaques de métal gravées. Si les ouvrages de dimensions standard sont importants, les beaux livres, aux éditions originales et aux grandes dimensions, avec des rubans aux extrémités occupent, eux aussi, une place de choix. Parmi ces derniers, citons Tableaux algériens de Gustave Guillaumet, et Histoire d'Alger sous la domination turque (1515-1830), entre autres. Dans le lot de cette acquisition, on retrouve aussi trois imposantes cartographies. Parmi les documents récupérés, on retrouve aussi des récits de voyages, des correspondances d'officiers français en Algérie, des documents retraçant la résistance populaire du 29 octobre 1836 à Constantine et en Kabylie. Le directeur de l'ENAG, Hamidou Messaoudi, a rappelé que ce travail d'acquisition n'a pas été des plus faciles vu la concurrence féroce émanant d'institutions françaises et de collectionneurs privés. Notre interlocuteur avoue que le document le plus important est celui d'un livre, écrit par un général français sur l'Emir Abdelkader en deux tomes. Le livre en question a atteint la bagatelle de 1500 euros. Il est important de signaler que l'Algérie a fait une belle acquisition livresque, que la Bibliothèque nationale de France ne détient pas. Il est à noter que cette riche collection de documents sera mise à la disposition des chercheurs, des universitaires et des étudiants algériens au niveau de la Bibliothèque nationale, et ce, en attendant leur numérisation prochaine. En outre, certains titres seront réédités par l'ENAG. Le ministre de la Culture a précisé que «les efforts de récupération de toutes les pièces archéologiques et objets d'art algériens existant à l'étranger se poursuivront en collaboration avec les Archives nationales, car ces objets représentent la mémoire de l'Algérie».