La décision des membres de l'Opep et d'autres pays producteurs de pétrole de limiter leur production entraînera un rééquilibrage progressif des marchés. Le rapport «Commodity markets» du mois d'avril, livré par la Banque mondiale (BM) sur les perspectives des marchés des matières premières, assure que les cours du pétrole brut afficheront une légère hausse, atteignant les 55 dollars en 2017 (en augmentation de 26% par rapport à 2016), et 60 dollars en 2018. Cette hausse est sous-tendue, dit le même rapport, par l'intention des membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de limiter l'offre de l'or noir sur le marché en reconduisant la décision de décembre 2016 signée par les pays OPEP et non OPEP et mise en application depuis janvier 2017. «La décision des membres de l'OPEP et d'autres pays producteurs de pétrole de limiter la production entraînera un rééquilibrage progressif des marchés», indique la BM, à condition toutefois que l'offre de schiste américain ne connaisse pas de hausse. «Un rebond plus important que prévu de l'exploitation des schistes bitumeux aux Etats-Unis pourrait entraîner une révision à la baisse de ces prévisions», avertit le rapport de la Banque mondiale. Par ailleurs, une hausse des productions libyenne et nigériane risque de retarder le rééquilibrage voulu face à une croissance lente de la demande. La BM prévoit également que les prix des matières premières énergétiques, y compris le gaz naturel et le charbon, vont bondir de 26% cette année et de 8% en 2018. «Conformément aux prévisions concernant les cours du pétrole, le prix du gaz naturel devrait gagner 15% en 2017, stimulé par la montée en flèche des prix aux Etats-Unis. Celui du charbon devrait progresser de 6%, compte tenu du resserrement antérieur de l'offre en Chine, qui absorbe la moitié de la production mondiale», indique encore le rapport. Outre les matières énergétiques, la BM table dans ses prévisions sur une hausse des cours d'autres matières premières industrielles. Une hausse est attendue, précise la BM, dans les cours des produits non énergétiques (agriculture, engrais, métaux et minerais) en 2017 et mettra fin à cinq années de baisse. «Les prix des métaux devraient bondir de 16% cette année, portés par une demande soutenue, notamment en Chine, et des contraintes du côté de l'offre liées à des perturbations dans certains sites miniers du Chili, d'Indonésie et du Pérou», soulignent les prévisions. Les prix des métaux précieux devraient céder 1% en 2017 et en 2018 après la flambée des prix causée par des mouvements de grève et contentieux contractuels dans les grandes mines de cuivre. «L'augmentation des taux d'intérêt de référence et le ralentissement des placements refuge» vont légèrement influencer une baisse des cours. Une stabilité est, quant à elle, prévue pour les prix des produits agricoles en 2017. «Le recul des céréales étant compensé par la hausse des prix des huiles et des produits oléagineux et des matières premières non alimentaires», précise le rapport en notant qu'une «conjoncture favorable permet aux ratios stocks/utilisation du blé, du maïs et du riz d'atteindre des niveaux inédits depuis 15 ans». Une baisse de 6% est par contre attendue pour les prix du café, du cacao et du thé, et ce, en réaction à l'offre abondante sur le marché.