A peine installé dans ses nouvelles fonctions la semaine dernière, le chef de sûreté de wilaya, M. Kourak, a entrepris une opération délicate et sans précédent dans l'histoire de la police locale, à savoir faire décamper les marchés informels qui foisonnaient depuis des années dans tout l'espace urbain du centre-ville. D'aucuns n'osaient imaginer une telle décision tellement ces marchés ont pris corps avec le milieu environnemental et que la population consentait amèrement au diktat de leurs commerçants. L'offensive avait été conçue selon un plan général et déclenché au petit matin par les brigades de la voie publique, assistées des éléments de la BMPJ. Au bout de quelques heures seulement, le marché des portables, considéré comme un coupe-gorge, ainsi que celui qui abritait une nuée d'étalages d'habillement de toutes sortes, ont complètement disparu ! Le soulagement a été ressenti à l'unanimité au sein de la population car, il faut reconnaître, que ces marchés, qui ne répondaient à aucune norme de sécurité, ternissaient le décor et empêchaient la circulation des citoyens. « Je n'ai pas besoin d'arrêter dans ce sens. Veiller sur les lieux publics est une tâche qui relève de l'ordre public et donc une prérogative de la police sauf si une occupation de l'espace est régie par un acte administratif », a déclaré le commissaire à El Watan. Et d'ajouter : « Cette opération se poursuivra et s'étendra aux fléaux de la délinquance, port d'armes blanches, consommation de drogues, agressions, etc. » La seule riposte qu'on ait enregistrée jusque-là a été pour une centaine de commerçants de prendre attache hier, dans le calme, avec le maire, en vue d'une délocalisation vers le jardin de l'église. La proposition reste à l'étude, mais elle risque de provoquer le courroux des écoles au cas où elle serait acceptée !