Ils étaient un peu plus de 8 millions d'Algériens à avoir voté jeudi, soit 38,25% des électeurs, alors que près de 15 millions, soit environ 62%, ont boudé les urnes. Le FLN et le RND gardent la majorité absolue des 462 sièges de l'APN. Avec 164 sièges, le FLN garde sa première place, même s'il en a perdu 57 par rapport à 2012. Le RND gagne 29 sièges, suivi du MSP, avec 33 sièges, des indépendants avec 28 sièges. Usant de la langue de bois, le ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui, évite de commenter le fort taux d'abstention et parle d'une «réussite» et de «la fête algérienne». Avec près de 62% d'abstention, sans compter le nombre des bulletins blancs et ceux annulés, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, s'est montré hier très optimiste et parlait toujours de «la fête algérienne». Usant et abusant de la langue de bois, il a évité d'aller dans le détail des chiffres, se contentant d'annoncer les premiers résultats du scrutin, qui font ressortir un taux de participation de 38,25%, contre 42,90% lors des législatives de 2012. Ainsi, ils étaient 8 528 355 à avoir voté jeudi dernier, sur les 23 251 503 inscrits. Sans surprise, le FLN et le RND, partis au pouvoir, raflent la majorité des sièges, même si aucun des deux n'a pu obtenir la majorité absolue. Le FLN garde sa première place avec 164 députés, dont 50 femmes, mais perd 56 sièges par rapport aux législatives précédentes, alors que le RND grimpe de 27 sièges, en passant de 70 en 2012 à 97 en 2017. Le MSP occupe, comme en 2012, la 3e place avec 33 sièges, dont 6 pour les femmes, soit 14 de moins qu'il y a cinq ans. Les indépendants ont obtenu 28 sièges, dont 3 pour les femmes, soit 9 de plus qu'en 2012, alors que TAJ entre au Parlement avec 19 députés, dont 4 femmes, et le parti Ennahda obtient 15 sièges, dont 5 pour les femmes, le Front Al Moustakbal remporte14 sièges, soit 12 de plus qu'en 2012. Le FFS a obtenu 14 sièges, dont 3 pour les femmes, soit 7 de moins qu'en 2012, et le MPA prend 7 sièges de plus qu'en 2012, puisqu'il est passé de 6 députés à 13. Le PT vient juste après lui, avec 11 sièges, soit 6 de moins qu'en 2012, suivi du RCD qui revient après avoir manqué les législatives de 2012 avec 9 sièges et l'ANR obtient 8 sièges, soit 5 de plus qu'en 2012. Les partis Wifak Al Watani, Al Karama, Houria wal Adala ont obtenu respectivement 4, 3 et 2 sièges, alors que le parti des jeunes, Ahd 54, Tadjamoua Al Djoumhouri, Harakat Al Infitah, Jabhat Ennidhal Al Watani, le Front démocratique libre, le PNSD ont obtenu chacun 2 sièges. Les autres formations politiques, le FNA, El Fadjr El Jadid, Mouvement El Islah, Alliance El Fath, FNJS, FAN, UFDS, PRA, UPRN, UNPD, MNTA, MCL, PJP, FJDPC ont obtenu chacun un siège. Des résultats qui, à des exceptions près, n'ont pas créé la surprise. Lors de la conférence de presse, le ministre a évité d'évoquer le nombre des bulletins blancs et nuls. Pour lui, le scrutin a été «une réussite», «une fête algérienne». Impossible de l'interpeller sur cette question importante. Trop de journalistes de la presse publique se bousculaient devant le micro. «Ce taux ne prend pas en compte la participation de la communauté nationale établie à l'étranger qui compte près d'un million d'électeurs», souligne Noureddine Bedoui, avant de mettre en exergue le «climat exemplaire et serein» dans lequel s'est tenu le scrutin, le premier après la réforme constitutionnelle, dit-il, qui a «renforcé les libertés individuelles et collectives et consolidé le processus démocratique en offrant des garanties sans précédent pour la probité et la transparence de l'opération électorale». Il reconnaît cependant quelques défaillances de l'administration qui, selon lui, «n'ont pas eu d'incidence» sur l'opération électorale. Pour lui, la baisse du taux de participation à 38,25% par rapport à celui de 2012, plus de 42%, s'explique par le fait que les législatives «diffèrent» des locales et de la présidentielle, qui «intéressent» plus les citoyens. A propos des déclarations de Djamel Ould Abbès, le secrétaire général du FLN qui affirmait que le parti était celui de l'Etat, le ministre de l'Intérieur répond : «J'ai toujours parlé de partenaires politiques et jamais d'un seul partenaire.»