Grâce au redressement des cours pétroliers engendré par l'accord Opep et non Opep sur la réduction de la production pétrolière, les groupes pétroliers internationaux ont enregistré un bond de leurs bénéfices au premier trimestre 2017. Des géants de l'industrie pétrolière, à l'image de Royal Dutch Shell et Statoil, ont présenté des résultats trimestriels positifs profitant, comme l'ensemble du secteur, du rebond des cours de l'or noir de ces derniers mois. Pour Royal Dutch Shell, un bénéfice net de 3,538 milliards de dollars a été dégagé sur la période, contre un bénéfice de 484 millions de dollars un an plus tôt. Le chiffre d'affaires du groupe anglo-néerlandais a ainsi bondi de 47%, pour s'établir à 73,311 milliards de dollars. «Le premier trimestre 2017 a été un solide trimestre pour Shell», s'est félicité Ben van Beurden, directeur général du groupe, mettant en avant de «meilleures conditions de marché». La hausse des cours a permis à Shell d'améliorer nettement ses profits dans son activité de «gaz intégré», ainsi que de limiter largement ses pertes dans la production et l'exploration «Upstream», cette branche étant plombée par la vente d'actifs dans le sable bitumineux au Canada qui a entraîné une lourde dépréciation. Le géant pétrolier norvégien Statoil a, lui aussi, présenté des résultats trimestriels bien meilleurs que prévu, influés par une hausse de sa production, ainsi que par la remontée du prix du baril, même si celui-ci reste loin des sommets atteints à l'été 2014. Après une perte de 2,8 milliards de dollars au quatrième trimestre de l'an dernier, la compagnie norvégienne a dégagé au premier trimestre un bénéfice net de près de 1,1 milliard de dollars, en hausse de 75% sur un an. Son résultat d'exploitation ajusté, référence sur le marché, a quadruplé, à 3,3 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires en augmentation de près de 54%, à 15,5 milliards. Ces résultats sont nettement meilleurs que ce qu'attendaient les analystes, qui tablaient sur un bénéfice d'exploitation ajusté de 2,6 milliards. L'action Statoil, poids lourd de la place, grimpait jeudi dernier de 3,11%, tirés par «la hausse des prix, de bonnes performances opérationnelles et une augmentation de la production organique de 5%», a expliqué le directeur général de Statoil, Eldar Saetre, dans un rapport. La compagnie a aussi produit davantage sur cette période puisque sur les trois premiers mois de l'année, elle a extrait 2,146 millions de barils équivalent-pétrole par jour (Mbep/j), contre 2,054 Mbep/j au premier trimestre 2016. Le groupe, détenu à 67% par l'Etat norvégien, récolte par ailleurs les fruits de ses efforts de réduction des coûts, visant des économies de 4,2 milliards de dollars cette année. Le géant pétrolier français Total a vu son bénéfice net progresser de 77% à 2,84 milliards de dollars. Son bénéfice net ajusté s'affiche lui aussi en forte hausse (+56%) à 2,55 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires de 41,18 milliards de dollars, en progression de 25,4%.