Avoir ce qui se passe à la rue du 20 Août, en plein cœur de la ville d'El Milia, seconde agglomération de la wilaya de Jijel, de par l'anarchie qui y règne, le commun des gens est en droit de s'interroger sur les instructions données pour interdire toute forme d'occupation des espaces publics à des fins de commerce illégal. A son arrivée à Jijel, en août 2015, le wali, Larbi Merzoug, avait, en effet, entamé une vaste opération de lutte contre cette pratique qui a longtemps terni l'image des villes et villages dans cette wilaya. Le résultat n'a pas tardé à apparaître quand des agglomérations, des cités et des espaces publics ont été entièrement libérés, ce qui leur a permis de retrouver leur splendeur, au grand bonheur des citoyens qui ont salué cette courageuse initiative. Mais c'était sans compter avec le laisser-faire de certains responsables au niveau local, à El Milia, qui, par un retour à leurs vieux réflexes laxistes, ont fait semblant de ne rien voir à ce qui se passe à la rue du 20 Août, transformée depuis le début du mois de Ramadhan en une véritable arène de désordre et d'anarchie. La réoccupation totale du trottoir et de la voie publique et l'obstruction entière de la circulation par certaines personnes, qui ont été chassées de là, et aussi par les mêmes pratiques d'exposition des marchandises en dehors des magasins, a donné lieu à une situation qui échappe à tout contrôle. Au grand mépris de toutes les règles de l'ordre et de l'hygiène, on vend tout sur le trottoir et dans la rue dans une confusion qui empêche le piéton de se frayer un petit bout de chemin au milieu des camionnettes de fruits et légumes. Outre la saleté des lieux, viennent s'ajouter des comportements déplorables, dont les rixes, vociférations et prises de têtes. «Il faut venir voir le vendredi, quand des dépôts d'ordures et un tas de déchets laissés par tous ces vendeurs viennent s'accumuler en pleine rue et polluer davantage les lieux sans qu'on intervienne pour les enlever», fera remarquer un commerçant, visiblement indigné par un tel laisser aller.