Cette wilaya n'a certes pas connu ce genre d'opération, mais il y en a d'autres qui voient l'anarchie se réinstaller, comme s'il n'y avait rien eu. Pendant que l'éradication des marchés informels bat son plein dans certaines wilayas, à Jijel l'opération tarde à être lancée. Pourtant ce ne sont pas ces marchés qui manquent dans le désordre qui s'est emparé des principales villes. Dans chaque coin de rue, le commun des gens a pris l'habitude de voir des baraques érigées sur les trottoirs au grand mépris de l'ordre public. Certains squatteurs poussent l'audace jusqu'à prendre de vastes espaces sur la voie publique et ne se gênent pas pour bloquer la circulation. Cette situation a engendré, comme on peut le deviner, un désordre total et un manque d'hygiène flagrant. En attendant que les services publics interviennent pour déloger ces marchands, rappelons que des citoyens ont pris l'initiative de s'attaquer à ce fléau. Excédé par tant de saleté dans leur quartier, un groupe de riverains de la cité village Moussa, à l'est de la ville de Jijel, a interdit aux vendeurs informels de fruits et légumes de venir installer leurs camionnettes sur les bords des trottoirs. Depuis cette descente, la cité a retrouvé sa quiétude et son éclat. «On est soulagés, Dieu merci. On n'a plus besoin de se boucher le nez pour ne pas sentir les mauvaises odeurs quand on traverse le quartier», déclare, avec soulagement, un riverain. Dans certains quartiers de la ville, l'intervention des responsables est vivement souhaitée pour rétablir l'ordre et assainir les rues et les trottoirs. A Taher et El Milia, deux grandes villes de la wilaya, le fléau a pris des proportions plus spectaculaires avec l'invasion d'une nuée de vendeurs de tout genre des principales artères. Le commerce informel tel que vécu, est devenu une véritable tare qui porte atteinte au paysage urbain. «Ces vendeurs sont à l'origine de cette catastrophe du manque d'hygiène, ils ne nettoient jamais les résidus de leur commerce», s'offusque-t-on. L'exemple le plus affligeant de cette situation est à voir du côté du marché Boulatika Salah dans la ville d'El Milia, où l'état des lieux appelle à une intervention urgente avant qu'une catastrophe sanitaire ne survienne.