Dans la ville d'El Milia, le seul marché de proximité, réalisé et inauguré dans le sillage de la politique gouvernementale de lutte contre le commerce illégal, a été tout simplement réduit en un immense dépotoir. Indisposés par les odeurs fétides se dégageant des lieux, les rares citoyens qui tentent de s'y approcher sont rapidement dissuadés pour aller respirer ailleurs. Ouvert il y a tout juste quelque temps, ce marché, dont une grande partie de ses locaux est restée fermée pour cause du refus de leurs bénéficiaires de les exploiter, est devenu l'exemple d'une gestion laxiste des biens municipaux. Abandonné à une gestion anarchique, cet espace demeure toujours dépourvu des principales commodités, dont l'eau et les toilettes, en plus de l'absence totale d'hygiène. Ce qui a poussé les bénéficiaires de ses locaux à les abandonner pour aller réoccuper de nouveau les trottoirs et les rues avec leurs camionnettes. Les vendeurs de poissons et de fruits et légumes ont fini par encombrer l'entrée de ce marché dans une totale insalubrité. A l'intérieur, des vendeurs de volaille ont pris en otage les lieux, les transformant en un abattoir dans des conditions encore plus extrêmes de saleté. La désolation est à son comble, quand on sait que l'Etat, dans le sillage de sa politique, a voulu doter cette commune, au même titre que les autres villes du pays, de marchés dignes de ce nom, avant qu'un tel mépris ne vienne porter un coup fatal à cette volonté. Sinon, comment expliquer que ce marché, qui a bien évidemment nécessité une importante enveloppe pour sa réalisation, soit transformé dans cet état ? Interpellé à ce sujet, le président de l'APC, a juste indiqué que ses services sont en train de revoir la liste des bénéficiaires qui n'ont pas intégré leurs locaux pour les réattribuer à d'autres. Et l'hygiène peut-elle attendre ?