Inscrit il y a sept ans, le projet d'aménagement du lotissement n°3, sis au chef-lieu de la commune d'Adekar, 47 km au nord-ouest de Béjaïa, peine à avancer. Les travaux ont été entamés en 2012, mais ont connu des arrêts répétitifs ayant exaspéré les habitants de ce lotissement, qui ont été poussés à organiser un sit-in devant le siège de la wilaya, mercredi passé, pour se faire entendre. Le contrat de la première entreprise a été résilié par la direction de l'urbanisme et de la construction (DUC) «pour une histoire de surfacturation», a indiqué un habitant du quartier, pendant que la deuxième entreprise a accusé un retard flagrant dans la réalisation des travaux. Parmi les blocages rencontrés par cette dernière, un poteau électrique que Sonelgaz devait déplacer il y a plus d'un an, malgré moult sollicitations des habitants. Lors de leur action, ces derniers ont interpellé les autorités concernées pour relancer l'ensemble des travaux abandonnés. Il s'agit de «l'achèvement des travaux d'assainissement. Les eaux usées coulent à ciel ouvert et se déversent sur la RN12 créant un potentiel danger sur la circulation routière sur ce grand axe qui relie Tizi Ouzou à Béjaïa». Ce retard dans la viabilisation du quartier a obligé les habitants à creuser des fosses septiques afin d'évacuer les eaux usées. «Mais ces dernières commencent à déborder», déplore-t-on. Les occupants des rares pâtés de maisons, qui ont bénéficié d'un tronçon de réseau d'assainissement, se plaignent quant à eux de l'éclatement de plusieurs buses. Outre l'assainissement, les résidents réclament le lancement des travaux de raccordement au réseau d'AEP, le bitumage des routes et l'achèvement du chantier de raccordement au gaz de ville, abandonné par l'entreprise réalisatrice qui a laissé des foyers dépourvus de cette énergie et des routes délabrées n'ayant pas été remises en l'état depuis près de 10 mois. Pour les contestataires, il est impératif que l'administration réagisse dans les plus brefs délais, du moins avant le retour des intempéries et de l'hiver réputé pour sa rudesse dans cette région. Par ailleurs, d'autres habitants dénoncent le «laisser-aller et la démission» de l'administration, qui ont conduit à l'anarchie dans le quartier et à la tension entre les résidents, à cause, ajoutent-ils «des entorses aux règles de l'urbanisme et du squat de petites parcelles de terrain considérées comme des espaces communs qui ont été enregistrés». A ce propos, une lettre anonyme a été adressée au président de l'APC d'Adekar, lui demandant de mettre fin au bradage du foncier public, mais la missive n'a pas été suivie d'effet. Selon les bénéficiaires des lots, «le plan du lotissement a prévu un jardin public autour du lieudit ‘‘le grand rocher,'' qui est considéré comme une menace sur les habitations, d'autant plus qu'il surplombe plusieurs pâtés de maisons». «En violation du cahier des charges, des acquéreurs ont érigé des bâtisses qui vont au-delà de R+2, illégalement», regrette-t-on.