«La hausse de la demande pour toutes les sources d'énergie, avec le pétrole et le gaz au cœur du mix énergétique, sera une réalité pour encore des décennies», a affirmé le président de la Saoudi Aramco. Environ 1000 milliards de dollars d'investissements ont déjà été perdus depuis la chute des prix du pétrole, à partir de la mi-2014. Sans un haut niveau d'investissement, la transition, et donc la sécurité énergétique pourraient être compromises.» C'est ce qu'a indiqué, hier à Istanbul, Amin H. Nasser, président de la compagnie pétrolière Saudi Aramco, à l'occasion de la tenue du 22e Congrès mondial du pétrole. Tout en dénonçant «la croyance croissante que le monde peut prématurément se passer de ressources fiables et prouvées comme le pétrole et le gaz», le responsable saoudien a fortement défendu l'idée selon laquelle l'énergie fossile conventionnelle a encore de beaux jours devant elle, précisant que malgré le développement des véhicules électriques et la montée en puissance des énergies renouvelables, le monde aura encore besoin de pétrole et de gaz pendant des décennies. «La hausse de la demande pour toutes les sources d'énergie, avec le pétrole et le gaz au cœur du mix énergétique, sera une réalité pour encore des décennies», a affirmé le président de la Saoudi Aramco. Et d'indiquer que sa compagnie prévoyait d'investir 300 milliards de dollars dans les prochaines années pour renforcer ses positions dans le pétrole et le gaz, même si la compagnie, dont une partie du capital sera ouvert l'an prochain, compte investir dans des technologies bas carbone, comme le solaire ou la capture et le stockage de carbone. Il convient de noter que la 22e édition du Congrès mondial du pétrole s'est ouverte, dimanche dernier, dans un climat de prix du baril très bas. Jusqu'à jeudi prochain, responsables politiques, dirigeants de sociétés et d'institutions pétrolières et gazières tenteront de dégager des perspectives dans ce contexte incertain. Il y a trois ans, lors du précédent Congrès mondial, le baril de pétrole était à 100 dollars, contre moins de 50 dollars aujourd'hui. L'accord de réduction de la production conclu, fin 2016, entre les pays producteurs membres de l'Opep et non Opep, pour faire remonter les prix et rééquilibrer le marché, n'a pas encore produit l'effet escompté. Mais, selon les analystes, une certaine «déception» vis-à-vis de l'effet limité qu'a eu sur le marché cet accord est à relever. «Cet accord, renouvelé en mai, court jusqu'en mars 2018, mais selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), d'ici là, les Etats-Unis produiront toujours plus, dépassant la croissance de la consommation, essentiellement tirée par les pays émergents, la Chine et l'Inde en tête», souligne Sarah Emerson, présidente du cabinet Energy Security Analysis, basé aux Etats-Unis. Les prix du pétrole reculaient, hier, en cours d'échanges européens, la hausse hebdomadaire du nombre de puits actifs aux Etats-Unis confirmant le pessimisme des investisseurs sur l'équilibre du marché mondial. Vers 15h GMT, le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 46,38 dollars sur l'InterContinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 33 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour le contrat d'août cédait 36 cents à 43,87 dollars.