Kasmi Tahar, qui met les dernières retouches à son ouvrage sur l'histoire de l'Afrique du Nord, qui sortira, sauf impondérables, avant novembre 2017, nous entretient brièvement ici sur certains aspects du jour de l'indépendance, méconnus du grand public. - Un mot sur l'indépendance du pays… L'indépendance a été proclamée le 3 juillet 1962 par le président du GPRA, Benyoucef Benkhada, et son adjoint, Krim Belkacem. Ce jour-là, le drapeau algérien a été hissé à Sidi Fredj par le colonel Akli Mohand Oulhadj et un commandant de la Zone autonome d'Alger. Non seulement il y a eu la proclamation de l'indépendance le 3 juillet 1962, mais c'est à cette date aussi que le général de Gaulle a reconnu l'Etat algérien en dépêchant un ambassadeur en Algérie. - Comment alors le 5 Juillet est-il devenu jour de l'indépendance ? En septembre 1962, l'armée des frontières, sous la conduite du colonel Boumediène, fait son entrée en Algérie et confisque dans la violence l'indépendance. En 1963, Ahmed Ben Bella, placé au pouvoir par l'armée des frontières, a changé cette date, arguant que c'est pour faire oublier la date de la colonisation, alors qu'en réalité c'était uniquement pour faire oublier les premiers proclamateurs de l'indépendance. - Vous étiez enfant à l'époque de l'indépendance, comment avez-vous vécu cette journée ? J'avais douze ans. J'étais avec un groupe d'enfants dans la ville d'El Kseur à scander les slogans du moment : «Vive l'Algérie algérienne !», «Vive l'indépendance !» Des adultes nous ont mis dans un camion de Jijel de passage par El Kseur et nous a déposés à Bejaïa, où nous avons participé aux défilés organisés à cette occasion. Comme il n'y avait pas de transport, le trajet du retour, quelque douze kilomètres, nous l'avons fait à pied.