Plus d'une soixantaine de passages à niveau non gardés ont été recensés. Plus de 45 accidents ont été enregistrés, provoquant ainsi la colère des riverains du chemin de fer. Les passages à niveau non gardés dans la wilaya de Bouira représentent un réel danger pour les automobilistes et les riverains. Le dernier accident en date a été enregistré samedi dernier au niveau de la localité de Toughza, dans la commune de Chorfa, à 45 km à l'est de Bouira. Un train de voyageurs a percuté un semi-remorque transportant des marchandises, sur un passage à niveau non gardé. Fort heureusement, aucune perte humaine n'a été déplorée. A Bouira, il existe plus d'une soixantaine de passages à niveau non gardés sur les 101 km de voies de chemin de fer qui traversent la wilaya. Plusieurs accidents mortels sont survenus, notamment au niveau des communes d'Ath Mansour, El Adjiba, Bechloul, El Asnam, Lakhdaria et Aomar, traversées par le chemin de fer. Ces dix dernières années, pas moins de 45 accidents ont été enregistrés, provoquant ainsi la colère des riverains. En juillet 2015, des citoyens de la commune de Bechloul, à 20 km à l'est de Bouira, ont bloqué, en signe de protestation, la voie ferrée, après une collision entre un train et un véhicule sur un passage à niveau non gardé. Les protestataires ont exigé de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF) la sécurisation du chemin de fer et l'installation d'une garde sur les passages à niveau. Ce problème de sécurité été soulevé aussi lors d'une réunion tenue la semaine dernière entre les villageois de Toughza et les élus de l'APC de Chorfa. «Nous avons réclamé à maintes reprises de la SNTF un passage à niveau gardé pour la sécurité des citoyens et des automobilistes. Malheureusement, nous n'avons reçu aucune suite», déplore Zoubir Khellal, P/APC de Chorfa. Selon les habitants de la même localité, depuis 1967, 17 décès ont été recensés dans des accidents sur le même passage à niveau. «Durant les années 1990, ce même lieu a été le théâtre d'une terrible collision entre un train et un camion, qui a coûté la vie à 6 personnes», se souviennent-ils. Dimanche dernier, lors de la visite du chef du district de Beni Mansour sur le lieu du dernier accident, il été décidé la suppression du dangereux passage à niveau, et ce, malgré le refus de quelques riverains. Des ouvriers de la SNTF ont procédé à l'installation d'une plaque d'interdiction de passage. Le deuxième, qui se trouve dans la zone urbaine, en face d'une école primaire, d'un CEM et d'une mosquée est un réel danger, notamment pour les écoliers. La décision prise serait de le transformer en passage à niveau gardé. Par ailleurs, les constructions anarchiques sur l'alignement de la voie ferrée sont nombreuses. Ce qui réduit la visibilité pour les conducteurs de trains et des véhicules. Les mises en demeure dont ont été destinataires les propriétaires de ces constructions n'ont donné aucun résultat.