Près de soixante dix passages à niveau non gardés, et d'autres ouverts par des riverains, appelés communément des passages clandestins, jalonnent la voie ferrée dans la wilaya de Bouira, mettant en danger la vie des citoyens, constate-t-on. Les piétons, ainsi que les automobilistes se retrouvent, ainsi, victimes de ces passages non-gardés, puisqu'ils ne sont pas alertés sur le passage des trains. Des collisions entre les trains et des véhicules empruntant ces voies dangereuses surviennent régulièrement au niveau de ces "points de la mort" et des pertes humaines y sont souvent déplorées. Pour la direction locale de la société nationale du transport ferroviaire (SNTF), l'imprudence et l'inconscience des piétons et des automobilistes constituent les véritables causes de ces drames. Sur les 101 km de chemin de fer qui traversent la wilaya de Bouira, les responsables du secteur ont recensé au total 62 passages à niveaux non gardés et d'autres ouverts clandestinement par des citoyens notamment dans la commune de Aomar (Nord-ouest), de Kadiria (ouest) ainsi que d'El-Asnam (est), a indiqué à l'APS, M. Mohamed Hannat, chef du district de la SNTF de Bouira. La commune de Aomar compte, à elle seule, cinq passages clandestins qui représentent, selon lui, "une menace réelle pour les citoyens et pour le transport ferroviaire". Début mars en cours, une camionnette a été percutée de plein fouet par un autorail au niveau d'un passage à niveau non gardé à Ath Mansour (est). En 2014, plusieurs accidents de ce genre avaient été déplorés, notamment au lieu dit Bouakkache (El-Adjiba) et à Bechloul, causant des pertes humaines ainsi que d'importants dégâts matériels. Ces incidents avaient provoqué, à maintes reprises, la colère des riverains qui ont protesté et réclamé la sécurisation de ces passages dangereux, situés près de leurs lieux d'habitation. Ces dix dernières années, quarante quatre (44) accidents (collisions) s'étaient produits sur plusieurs passages à niveau non-gardés et clandestins, faisant au total six morts et 14 blessés, selon les statistiques fournies par M. Hannat. Ces chiffres "pourraient grimper si aucune solution n'est trouvée à ce problème qui menace la vie des automobilistes notamment au niveau des villes traversées par le chemin de fer telle qu'à El-Adjiba, Bechloul, Aomar et Lakhdaria", a estimé M. Hannat. Des mesures pour parer au problème Face aux dégâts causés par ces passages non-gardés et clandestins, la direction locale de la SNTF a entamé des procédures en vue d'"éradiquer ces points noirs mortels", assure le responsable. Pour les passages non-gardés des localités de Bouakkache (El-Adjiba) et de Bechloul, la procédure est en cours en vue de les transformer en passages à niveau gardés, a-t-il expliqué, ajoutant que le dossier a été envoyé à la direction générale de la SNTF. "On attend juste le recrutement des gardiens de barrières pour venir à bout de ce problème", a-t-il assuré. Avec ces deux nouveaux passages à niveaux qui seront gardés, "le nombre des passages à niveau sécurisés s'élèvera ainsi à 11", précise-t-il. D'autre part, la direction générale de la SNTF "a saisi le ministère des Transports et toutes les directions des travaux publics de la wilaya afin de prévoir la réalisation des passages supérieurs ou inférieurs pour supprimer les passages à niveau non-gardés", a encore affirmé le responsable. Concernant les passages clandestins, la direction locale de la SNTF de Bouira a sollicité l'intervention des communes ainsi que des services de la Gendarmerie nationale pour les fermer définitivement, a-t-il souligné, imputant la responsabilité des accidents à "l'imprudence des conducteurs ainsi qu'au non-respect du code de la route".