Ce n'est pas la première fois que le «calife» autoproclamé est donné pour mort. En 2015, des médias britanniques avaient ainsi annoncé qu'il avait été grièvement blessé dans un raid aérien en Irak. Abou Bakr Al Baghdadi, le chef de Daech, aurait été tué, d'après la chaîne de télévision irakienne Al Sumaria, qui cite un communiqué de l'organisation terroriste faisant également état de la nomination d'un nouveau «calife». L'information aurait également été confirmée par les forces irakiennes qui ont trouvé des documents attestant de la mort d'Abou Bakr Al Baghdadi. L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), géré depuis le Royaume-Uni par Rami Abdel Rahman, a pour sa part déclaré, à l'agence de presse Reuters, qu'il disposait «d'informations confirmées de dirigeants, dont un haut placé, de Daech à l'est de Deir Ezzor» selon lesquelles Abou Bakr Al Baghdadi était bien mort. L'activiste a ajouté que ses sources n'avaient pas précisé quand ni comment il était mort. La Maison-Blanche a indiqué, de son côté, au micro de Fox News par la voix de Sebastian Gorka, un conseiller de Donald Trump, prendre toutes ces informations «avec des pincettes». «Nous allons vérifier. Nous allons analyser les renseignements disponibles (...) et nous ferons une déclaration quand nous aurons établi les faits», a-t-il expliqué. Il n'y a, par ailleurs, eu aucune communication via les canaux officiels de l'Etat islamique à ce sujet pour le moment, ni sur la messagerie Telegram utilisée par le groupe terroriste. Les doutes américains Le 16 juin, le ministère russe de la Défense avait affirmé qu'il était probable qu'Abou Bakr Al Baghdadi ait été tué lors d'une frappe aérienne dans les environs de Raqqa, photos aériennes à l'appui. Puis, le 22 juin, le vice-ministre des Affaires étrangères russe, Oleg Syromolotov, avait déclaré qu'il était «hautement probable» que le chef de l'organisation terroriste ait bien trouvé la mort lors de l'opération militaire russe. Ce n'est pas la première fois que le «calife» autoproclamé est donné pour mort. En 2015, des médias britanniques avaient ainsi annoncé qu'il avait été grièvement blessé dans un raid aérien de la coalition dans la province de Ninive, en Irak. Mais, en novembre 2016, un message audio d'Al Baghdadi, diffusé par l'organe de propagande de Daech, appelait les combattants djihadistes à «tenir» Mossoul face à l'avancée de l'armée irakienne. Conquise en 2014 par l'Etat islamique au cours d'une opération militaire éclair, la deuxième ville d'Irak était devenue le bastion irakien du groupe terroriste. Le parcours du «fantôme» Né en 1971 à Samarra, en Irak, et élevé dans une famille sunnite, pauvre et pieuse, l'ex-«calife» de l'autoproclamé Etat islamique a étudié la théologie à Baghdad avant de créer un groupuscule terroriste lors de l'insurrection sunnite de 2003, survenue après l'invasion de l'Irak par la coalition militaire dirigée par les Etats-Unis. Capturé par les Américains, il est emprisonné dans le camp de Bucca, une gigantesque prison fermée en 2009. Près de 300 000 détenus, tant des «djihadistes» que d'anciens soldats de Saddam Hussein, ou de simples citoyens, ont transité dans ce camp de détention, surnommé «l'école du djihad». Al Baghdadi sort de Bucca en novembre 2004 et prête allégeance à l'organisation terroriste Al Qaîda. Adoubé par Oussama Ben Laden, il prend alors la tête de la branche irakienne d'Al Qaîda : l'Etat islamique en Irak (EII). Toutefois, en avril 2013, deux ans après la mort d'Oussama Ben Laden, il profite du chaos provoqué par la guerre en Syrie pour renommer l'EII en Etat islamique en Irak et au Levant (Daech), et tente d'imposer sa loi à la branche syrienne d'Al Qaîda. Surnommé le «fantôme» par ses partisans, Al Baghdadi – de son vrai nom Ibrahim Awad Ibrahim Al Badri – apparaît pour la première fois en public en juillet 2014, lorsqu'il proclame la création d'un «califat islamique» au Proche-Orient depuis la grande mosquée d'Al Nouri à Mossoul.