Le département d'Etat américain vient de publier son rapport annuel (2016) sur la lutte contre le terrorisme. Dans le document mis en ligne sur son site web, les Américains font l'éloge de la l'Algérie dans sa lutte contre le terrorisme. «Elle a continué, indiquent-ils, une campagne agressive pour éliminer toute activité terroriste à l'intérieur de ses frontières et a soutenu ses efforts de police pour déjouer l'activité terroriste dans les centres urbains.» Rappelant qu'«Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), les groupes alliés à AQMI et les éléments de Daech, y compris la branche algérienne connue sous le nom de Jund Al Khilafah en Algérie étaient des organisations terroristes actives le long de ses frontières», le département d'Etat estime que c'est «l'instabilité politique et sécuritaire régionale qui a contribué à la menace terroriste en Algérie». «Les groupes terroristes et les réseaux criminels au Sahel ont tenté d'opérer autour des près de 4000 km de frontières algériennes», a affirmé la même source pour qui «l'instabilité persistante en Libye, les groupes terroristes opérant en Tunisie, la mise en œuvre fragile de l'accord de paix au Mali, ainsi que le trafic d'être humains et de stupéfiants constituaient des menaces extérieures importantes». Même si «l'Algérie n'est pas membre de la coalition mondiale pour vaincre l'EI, précise le rapport, elle a cependant activement appuyé les efforts de la coalition internationale par d'autres manières, telles que la contre-messagerie, les programmes de renforcement des capacités avec les pays voisins et la coprésidence du groupe de travail sur le renforcement des capacités de la région du Sahel (SWG) du Forum mondial contre le terrorisme (GCTF )». Le département d'Etat relève aussi l'adaptation de la législation algérienne à la lutte internationale contre le terrorisme. «Le président (Abdelaziz Bouteflika, ndlr), précise la même source, a signé une nouvelle loi en 2016 en ajoutant des articles au code pénal algérien et élargissant la responsabilité pénale concernant les terroristes étrangers, ceux qui les soutiennent ou les financent, l'utilisation des technologies de l'information dans le recrutement et le soutien des terroristes». Pour les Américains, «la sécurité des frontières reste une priorité absolue pour se prémunir contre l'infiltration de terroristes venant des pays voisins». Le département d'Etat s'appuie sur les informations livrées par «les médias officiels et privés qui ont signalé des mesures visant à accroître la sécurité aux frontières, les nouveaux postes d'observateurs à l'Est, la protection renforcée des installations énergétiques, des installations permanentes supplémentaires pour la gestion des contrôles aux frontières, de nouvelles technologies de surveillance aérienne et des mises à niveau de la communication Systèmes». Selon lui, «le gouvernement algérien surveille de près les manifestes de passagers sur les vols entrants et sortants et examine les documents de voyage des visiteurs, mais ne recueille pas d'informations biométriques. L'Algérie utilise un système informatisé d'identification des empreintes digitales équipé pour reconnaître les documents frauduleux». Il a même «utilisé les canaux d'Interpol, les alertes et les avis de diffusion afin de rester informé sur les voyageurs suspects aux frontières terrestres, aériennes et maritimes». Le département d'Etat souligne aussi le fait que l'Algérie soit «membre du groupe d'action financière du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (Menafatf), un organe régional de la Force opérationnelle financière». «Son unité de renseignement financier, connue sous le nom de Financial intelligence processing unit (CTRF), est membre du groupe Egmont Group of financial intelligence units». Le GAFI, indique la même source, a enlevé l'Algérie de sa liste de juridictions soumises au suivi du GAFI dans le cadre du processus de lutte contre le blanchiment de capitaux/lutte contre le financement du terrorisme. Les Américains relèvent par contre que «le système bancaire en Algérie est sous-développé et étroitement surveillé par les autorités algériennes». Pour eux, «les processus au sein du système bancaire sont bureaucratiques et nécessitent plusieurs contrôles à différents moments du processus de transfert d'argent». «Une vaste économie informelle reposant sur l'argent s'est développée», indique le rapport, qui affirme que «l'ampleur du marché informel a rendu son éradication extrêmement difficile».