Alors que la dernière réunion des signataires de l'accord OPEP et non-OPEP avait tiré la sonnette d'alarme sur la surproduction libyenne exemptée jusque-là de limitation de la production, voilà que les livraisons brutes de ce pays ont atteint un niveau record, jamais égalé depuis trois ans, durant le mois de juillet avec une production dépassant de loin les attentes. Les cours du brent ont enregistré un recul hier en s'affichant à 51,64 dollars sur l'International Exchange (Nymex) alors qu'il caracolait pendant toute la semaine dernière à plus de 52 dollars. Ce recul est expliqué par l'inquiétude qui s'est emparée du marché sur une augmentation des exportations des pays de l'OPEP. «Selon des données de presse, les exportations de l'OPEP en juillet ont grimpé à un plus haut de l'année, malgré les efforts de l'Arabie Saoudite, du Koweït et du Qatar, qui ont abaissé leurs exportations», notaient des analystes du marché. Le non-respect par certains pays de l'OPEP de l'accord de limitation de la production a d'ailleurs motivé les membres du cartel à provoquer une réunion devant se tenir ce lundi à Abu Dhabi afin de rappeler à l'ordre les pays «réfractaires». Les producteurs américains ont aussi, de leur côté, répondu à la hausse des prix de la semaine passée et la baisse de la valeur du dollar en redonnant un coup d'accélérateur à leurs productions de schiste, même si les coûts de ce rebond sont très coûteux. «Les hausses de la production de l'OPEP et du pétrole de schiste américain commencent à ressembler à une guerre des nerfs, où le vainqueur emportera ce qui restera du marché sur le long terme», indique l'analyste Lukman Otunuga. Alors que la dernière réunion des signataires de l'accord OPEP et non-OPEP avait tiré la sonnette d'alarme sur la surproduction libyenne exemptée jusque-là de limitation de la production, voilà que les livraisons brutes de ce pays ont atteint un niveau record, jamais égalé depuis trois ans, durant le mois de juillet avec une production dépassant de loin les attentes. La production libyenne assène ainsi un nouveau coup à l'OPEP et aux pays producteurs de pétrole signataires de l'accord de réduction de l'offre de pétrole sur le marché. La Libye a expédié 865 000 barils par jour durant tout le mois de juillet, soit 11% de plus que le niveau, déjà très élevé et non égalé depuis 2014, enregistré en juin dernier. La production libyenne rythme ainsi le marché pétrolier et rend délicate l'œuvre d'entente des pays de l'OPEP. Tout comme le Nigeria, la Libye a été épargnée, du fait de la situation politique interne, de réduire sa production, mais cette exception met en péril l'accord des autres membres de l'OPEP. «Le renouveau de la Libye fait mal aux efforts de l'OPEP pour rééquilibrer le marché du pétrole», a commenté Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank AG. C'est d'ailleurs la raison qui pousse des pays du cartel à moins se conformer à la décision de réduction de la production et fragiliser ainsi l'accord entré en vigueur depuis janvier 2017 et causer une baisse des cours. La production des pays de l'OPEP a augmenté de 210 000 barils/ jour en juillet pour atteindre, depuis juin, 32,87 millions de barils, selon des estimations de Bloomberg. La Libye a bien bénéficié de la situation alors que la hausse escomptée des prix n'a pas été au rendez-vous. Toutefois, des questions se posent sur la capacité de la Libye à maintenir son niveau actuel de production en raison de la situation politique interne.