Au lendemain de la suspension prononcée contre la Fédération algérienne de karaté par la Fédération mondiale (WFK), Tahar Mesbahi, vice-président de la WFK et président de l'Union des Fédérations africaines de karaté (UFAK), a bien voulu nous accorder cet entretien concernant la sanction historique infligée au karaté algérien. - La Fédération mondiale de karaté (WFK) vient de suspendre officiellement la Fédération algérienne de karaté. Un commentaire ? Je suis totalement déçu, car on aurait pu éviter cette malheureuse situation qui ne sert ni le karaté ni le sport algériens. En plus, les jeunes karatékas algériens avides de se faire un nom dans cette discipline font les frais des erreurs des responsables du sport algérien. - En votre qualité de vice-président de la WFK et président de l'Union des Fédérations africaines de karaté, avez-vous tenté de rencontrer le ministre de la Jeunesse et des Sports pour dénouer cette affaire ? Je n'ai pas hésité à demander à rencontrer le ministre Ould Ali, ainsi que le secrétaire général du ministère pour l'intérêt du karaté algérien, malheureusement mes demandes d'audience ont été refusées. - Dès l'annonce de la sanction, le ministère de la Jeunesse et des Sports a installé une cellule de crise… La crise du karaté algérien a été créée par le MJS. Je m'explique : il fallait juste appliquer la réglementation de la WFK et les statuts du CIO qui ne reconnaissent pas les directoires en sein des fédérations. Pis encore, un directoire dirigé par un président qui a été suspendu pour mauvaise gestion. La lettre du président de la Fédération mondiale de karaté, transmise le 8 juin au ministre de la Jeunesse et des Sports, El Hadi Ould Ali, était claire. Malheureusement, la lettre signée par le président de la WFK est restée sans suite. On tournant le dos à la WFK, les membres du comité exécutif de l'instance internationale ont fini par sanctionner la Fédération algérienne après l'expiration du délai de 45 jours. - Quelles sont les conséquences de cette sanction ? Si le ministère de la Jeunesse et des Sports n'organise pas rapidement l'assemblée générale élective de la Fédération algérienne de karaté dans le respect de la réglementation, la sanction de la WFK peut s'accentuer. A titre d'exemple, les Algériens peuvent participer mais sous un emblème neutre. - Peut-on solutionner cette affaire à la veille des prochaines compétitions, comme le Championnat méditerranéen prévu en septembre 2017 ? Comme je l'ai dit au début de l'entretien, il n'y a pas de crise, je peux régler en un quart d'heure cette situation. Pour ce faire, il faut l'installation de la commission de candidature en vue d'organiser des élections libres et transparentes sans les membres qui sont dans le directoire. Le tout est de se référer à la résolution de la Fédération mondiale de karaté.