La wilaya de Béjaïa connaît un retard flagrant dans la modernisation de son réseau routier et la réalisation d'ouvrages d'art, à l'instar de l'aménagement des carrefours principaux des villes. Le projet de l'échangeur des quatre chemins, implanté à l'entrée de la ville, près de la gare routière, est l'exemple phare, dans le sens où sa réalisation a dépassé tous les délais. Confié à l'Entreprise nationale des grands ouvrages d'art (Engoa/SNTP), le projet a été mis en chantier en mai 2012 et devait être livré 24 mois plus tard. Mais les différents obstacles rencontrés sur le terrain en ont décidé autrement. Toutefois, malgré l'achèvement des opérations de déplacement des réseaux, principales causes du ralentissement de la cadence de travail, les responsables ne cessent de prolonger l'échéance de sa mise en service. En effet, selon M. Bekouche, chef de service au niveau de la direction des travaux publics de la wilaya de Béjaïa (DTP), «il a été convenu au cours d'une réunion de wilaya que la totalité du programme sera livré le mois de juin 2018, soit dans neuf mois». Le chantier, visité par le wali récemment, a été renforcé avec des moyens matériels et humains. Mais cela n'a pas suffi pour redynamiser le chantier. La véritable raison est forcement adossée à la crise financière que traverse le pays depuis 2014, après la chute des prix du pétrole. «Il y a absence de crédits pour le payement des prestations de l'entreprise qui doit, à son tour, honorer ses engagements envers ses fournisseurs», dit-on. Sur le chantier, après un arrêt des travaux qui a duré deux mois à cause d'une panne sur la foreuse, les voussoirs préfabriqués, les pièces en béton qui composeront les ponts arrivent au compte-gouttes. La société nationale Engoa, en partenariat avec une entreprise italienne, les fabrique dans la wilaya de Annaba, d'où elles sont acheminées par voie routière à bord des camions semi-remorques. Ce projet, inscrit en avril 2010 dans le cadre du CCE (Consolidation à la croissance économique), est de nature à réorganiser la circulation à hauteur de la gare routière, du passage à niveau et fluidifier le trafic automobile. A n'importe qu'elle heure de la journée, des bouchons monstres se forment au niveau de ce carrefour vers lequel converge l'essentiel du trafic routier venant du nord-est de la wilaya, dont les villes de Tichy, Aokas, Amizour et Tala Hamza et du sud-est, à savoir, depuis la vallée de la Soummam. En plus des localités citées, tout ce que la RN26 et la RN12 supportent en matière de trafic conflue au carrefour des Quatre chemins créant une situation de blocage permanente.