Le projet, lancé en 2012, s'est arrêté à la réalisation d'un seul pont, orphelin sur la route. Trois autres ouvrages seront réalisés pour éviter les croisements au niveau des Quatre chemins. Les travaux de réalisation de l'aménagement du carrefour dit des Quatre chemins, sis à l'entrée est de la ville de Béjaïa, ont été relancés la semaine dernière. Les automobilistes qui empruntent la route qui mène vers Tichy, Sétif ou encore Amizour et Tala Hamza constatent qu'une déviation a été créée après la fermeture d'une voie à la circulation pour les besoins de l'installation du chantier. Mis en chantier en mai 2012 pour un délai contractuel de 24 mois, le projet lancé par l'Entreprise Nationale des Grands Ouvrages d'Art (ENGOA) n'a pas dépassé le taux d'avancement de 20%. Le projet consiste en la réalisation de trois autres ouvrages d'art (des ponts qui enjamberont la voie ferrée) : le premier reliera les localités de l'est, à savoir, celle de l'axe Kherrata-Boukhelifa ainsi que Amizour et Tala Hamza à Béjaïa-ville. Le deuxième déviera les usagers du même axe sur Alger (vers la RN26 ou la RN12) et le dernier desservira la partie sud vers l'est et le centre-ville de Béjaïa. Et ce, en plus d'une bretelle qui donnera directement dans la gare routière pour les transporteurs qui viennent de la région est de la wilaya. Les raisons du retard sont, d'après le directeur des Travaux publics de la wilaya, Rachid Ourabah, dus à l'actualisation des études initiales. «L'entreprise nationale des grands ouvrages d'art (ENGOA/SNTP) avait désigné un laboratoire pour effectuer un complément d'étude géotechnique», a déclaré le responsable. Et d'expliquer : «La nouvelle étude a pris en considération la gare routière qui n'était pas prévue au lancement des études ainsi que le nouveau projet du dédoublement de la voie ferrée». À ce propos, les futurs ponts seront surélevés et engendreront une pente à 7% au lieu de 6%. Afin d'augmenter la cadence du travail et rattraper un tant soit peu le temps perdu, la nouvelle variante propose d'autres matériaux et techniques de construction. «Au début nous avions opté pour le système des poutres et dalles. A présent, nous allons utiliser des voussoirs, des éléments courbés qui sont préfabriqués en béton avant l'assemblage. Le procédé présente des avantages comme la solidité, l'esthétique et la rapidité dans l'exécution des tâches» explique le DTP. Sans vouloir s'avancer sur les délais de réalisation, le directeur assure que le projet ne dépassera pas les 15 mois si l'opération de forage se passe normalement. Le programme prévoit effectivement 182 pieux à creuser en profondeur dans un espace confiné susceptible de rendre les manœuvres très lentes. L'une des contraintes qui a retardé le projet est l'opposition de la Sonatrach par rapport au passage, sur l'emprise du chantier, de ses servitudes. Cette opposition risque-t-elle de freiner encore les travaux ? «L'évaluation de l'opération de déplacement des conduites n'a pas été accordée, d'autant plus que son coût dépasse l'enveloppe allouée au projet de l'aménagement du carrefour. Mais cela ne nous empêchera pas de poursuivre le programme, puisque nous allons éviter les conduites». À rappeler que lors de la visite du Premier ministre Abdelmalek Sellal, ce dernier avait alors demandé à l'entreprise de poursuivre les travaux sous réserve de ne pas empiéter sur le couloir de servitude du pipeline de la Sonatrach. Chose qui sera faite, selon Rachid Ourabah. L'autre souci qui s'est posé lors du lancement du projet en 2012 est relatif aux cas des commerçants qui exercent sur le site. Ces derniers qui craignaient pour leurs commerces se sont vus trouver une solution. «Il faut d'abord signaler que ces commerçants sont des locataires chez l'APC de Béjaïa, ils ne sont pas propriétaires. Néanmoins, nous avons bitumé l'autre côté des locaux pour ceux qui souhaitent délocaliser leurs commerces», a indiqué M. Ourabah. Inscrit en avril 2010 dans le cadre du CCE (consolidation à la croissance économique), l'aménagement de ce carrefour est de nature à réorganiser la circulation à hauteur de la gare routière et du passage à niveau et fluidifier le trafic automobile. A l'heure actuelle, et à n'importe quel moment de la journée, des bouchons inextricables se forment au niveau de ce carrefour vers lequel convergent l'essentiel du trafic routier entrant dans la ville du Béjaïa.