A Ghazaouet, notamment dans les quartiers Derb Zalamite, ou encore El Djorf, les anciennes habitations précaires qui ont été démolies sont devenues de véritables décharges sauvages de déchets solides. Il y a six ans, en juin 2011, une importante opération de démolition d'habitations précaires et de relogement a été lancée à Ghazaouet. Plusieurs bâtisses de fortune qui abritaient des familles dans les quartiers Derb Zalamite, quartier de l'île et Brigand-ville, appelée communément «El Djorf», ont été démolies et leurs occupants relogés dans des appartements neufs. Cette opération d'assainissement urbanistique devait, en principe, débarrasser la ville de ces taudis malsains et hideux et permettre de récupérer d'importantes assiettes foncières pour la réalisation d'équipements publics qui font cruellement défaut à la ville, tel un parking, par exemple, pour réguler la circulation automobile. Malheureusement, six ans après la démolition de ces bidonvilles, les décombres sont encore là. Des pans de béton et de gravats jonchent le sol où pousse une végétation dense et sauvage qui offre un abri idoine aux reptiles et autres bêtes menaçant la quiétude des riverains. Le constat est le même sur les autres sites où des démolitions ont eu lieu. Ce sont des amoncellements de gravats qui constituent des lieux privilégiés pour la prolifération de rongeurs et aussi des fréquentations douteuses loin des regards. Les habitants de ces quartiers à moitié démolis, notamment Derb Zalamite, se disent scandalisés par l'attitude laxiste et méprisante des responsables locaux, qui n'ont même pas pris la peine de débarrasser ces lieux de ces décombres pour le bien-être de leurs concitoyens. D'autant plus que ces décombres laissés à l'abandon sont devenus des décharges sauvages de déchets solides. «Des gens viennent de partout y déverser leurs déchets solides», nous confie un habitant. D'ailleurs, même des sacs de déchets ménagers jonchent le sol, des essaims de mouches et de moustiques envahissent les lieux et des odeurs nauséabondes s'en dégagent. «Pourtant, fait remarquer un autre habitant, le nettoiement de ces lieux ne demandent pas grand-chose, juste un ou deux chargeurs, des camions et quelques ouvriers. L'APC a ce genre de moyens». Et d'ajouter : «Nous sommes même prêts à les aider pourvu qu'ils nous débarrassent de cette décharge !»