La valorisation des déchets était au centre des débats, vendredi, lors d'une conférence sur l'environnement organisée par le comité de village d'Aït Ali Ou Mohand, dans la commune d'Illoula Oumalou, à 60 kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou. Les intervenants, qui ont pris part à cette rencontre ont mis l'accent essentiellement sur les mécanismes susceptibles d'aboutir à la transformation des déchets et leur réintégration dans le processus de production. D'ailleurs, Arezki Chennane, docteur en économie et enseignant à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, a, dans sa communication, plaidé pour la mise en place des outils juridiques pour adapter la législation en vigueur avec la réalité du terrain. Il a, à cet effet, suggéré l'incitation à la création d'entreprises de collecte et de recyclage en renforçant la loi n°19-01 relative à la gestion des déchets. «La valorisation des déchets en Algérie reste toujours un défi car elle n'a pas été intégrée dans le processus d'une gestion écologiquement saine et économiquement rationnelle. D'ailleurs, notre pays accuse un retard considérable en matière de protection de son environnement. Et ce, en raison du manque de structures adéquates pour la prise en charge des déchets d'activités jetés dans des décharges municipales ou sauvages. Cela est lié aussi à l'absence de centres de tri ou de déchetterie», a souligné le même conférencier avant de faire remarquer que «plus de 10 millions de tonnes de déchets sont générés par an en Algérie. La collecte se fait dans des conditions dérisoires. De fait, la valorisation des déchets est une nécessité, car ils ne sont pas une fatalité. Au contraire, ils peuvent générer beaucoup de ressources», a-t-il insisté. Et pour ce faire, le même universitaire suggère la création d'entreprises de collecte et de traitement, l'instauration de la taxe professionnelle pour les communes et la compensation financière liée aux préjudices environnementaux et économiques. M. Chennane a également parlé des types de valorisation, en citant, entre autres, le recyclage, la réutilisation, le compostage, la valorisation énergétique et la création de la Bourse des déchets, qui s'avère comme une opportunité économique. De son côté, Akli Moussouni, expert en agronomie, a évoqué les conséquences qui peuvent découler de la pollution provoquée par les déchets jetés dans la nature. Pour lui, «c'est autour de la récupération, du traitement et de la transformation du maximum des déchets qu'il y a lieu d'envisager les mécanismes à mettre en œuvre avec une nouvelle organisation de la société, une nouvelle machinerie et infrastructure ainsi que de nouvelles méthodes de gestion». M. Moussouni a précisé aussi que «la solution ne peut intervenir qu'à travers une visibilité commerciale pour les produits à générer». «La problématique des déchets jetés dans la nature se pose à plusieurs niveaux socio-économiques, surtout que l'image de notre environnement n'autorise la perspective de développement d'aucune filière», a-t-il ajouté. D'autre part, Hamid Gaoua, gérant de la SARL Akfadou recyclage et valorisation, spécialisée dans la récupération du carton, papier et plastiques, a parlé des contraintes et avantages de l'investissement dans ce créneau. Enfin, notons que les habitants d'Aït Ali Ou Mohand ont mis en place un centre de tri au niveau de leur village.