Les habitués et clients du complexe touristique Azur Plage sont déçus. En effet, le wali délégué de Zéralda vient d'ordonner verbalement, selon des sources bien informées, de mettre fin à la concession de la plage et à son aménagement par un groupe de jeunes, sous prétexte qu'il n'y a pas eu à la base de concession. Pourtant, cette formule, initiée par le groupe HTT, a été adoptée sur plusieurs plages. Elle a eu un franc succès, puisqu'elle a permis à des vacanciers de passer des moments agréables. Selon leur témoignage, «il y a un léger mieux par rapport aux années précédentes, même s'il existe encore une grande marge de progression à combler». Les jeunes s'occupaient des accessoires de plage, de son aménagement, voire de son animation. Un nouveau concept qui se veut une manière de redonner confiance aux Algériens concernant le tourisme interne et de le relancer sur des bases solides. La décision du wali délégué a mis fin au travail d'une quarantaine de jeunes. Mais la question qui se pose est : pourquoi avoir attendu jusqu'à la dernière semaine du mois d'août pour signifier l'irrégularité de cette procédure ? Pourquoi les privés ne se sont-ils pas inquiétés, comme le propriétaire libanais de l'hôtel El Riadh de Sidi Fredj ? A-t-il une concession pour exploiter la plage ? Azur Plage est exploitée depuis 1993 sans que cela pose problème. D'autre part, la loi n°03-02 du 17 février 2003, fixant les règles générales d'utilisation et d'exploitation touristique des plages, stipule dans son article 22 : «Les plages attenantes aux établissements hôteliers classés sont concédées en priorité à ces établissements conformément à la réglementation en vigueur.» Dans les pays où le tourisme est développé, notamment en Méditerranée, la concession est la formule habituelle pour l'installation d'activités professionnelles en lien avec les loisirs balnéaires. En Algérie, les règles d'occupation du littoral restent assez floues. L'instruction du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales relative au déroulement de la saison estivale, demande aux premiers magistrats des 14 wilayas côtières de surseoir à toute procédure de concession de plages ou de portions de plages à des opérateurs privés, «à l'exception de celles accordées aux établissements hôteliers et complexes touristiques» sur une superficie correspondant à celle de l'exploitation de l'établissement. Ce dossier doit être ouvert au niveau du ministère du Tourisme et de l'Artisanat. Il faut aussi clarifier une fois pour toutes qui est le centre de décision. Si cette formule est interdite, la fermeture doit être appliquée pour tous les hôtels et complexes sans exception. La fermeture doit aussi être notifiée par écrit et préciser les motifs pour un maximum de transparence.