Né à Alger, Chafik Khelifati a été dès son jeune âge atteint par le virus de la musique, si bien qu'il en fera son violon d'Ingres. Son père l'inscrit au Conservatoire d'Alger pour aiguiser ce don. Il obtient à l'âge de 15 ans et demi une première année, la même année, il intègre l'orchestre philharmonique d'Alger. Une fois le bac en poche, il s'inscrit à l'école normale, afin d'enseigner la musique. Après deux ans d'études suivis d'un diplôme obtenu en 1994, il obtient un poste à Alger. Avec l'avènement du terrorisme, il décide de quitter le pays pour apprendre la musique ailleurs, plus précisément à Genève. Son séjour se soldera par un échec. Il postule alors en 1996 à l'école nationale de musique de Villeurbanne en France pour poursuivre des études de violon classique et oriental. Il est tout de suite accepté. Il obtient son diplôme en 2001 et s'engage dans la carrière de musicien professionnel. Il se spécialise dans la musique traditionnelle. Durant le festival Le temps des créateurs, il a pu interpréter sa propre création. Il avoue qu'une autre rencontre importante l'a éclairé, celle avec le maître du virtuose du oud, Adel Salameh, qui l'a éclairé sur sa vision du musicien-compositeur et la pensée musicale. Chafik Khelifati avoue qu'il est influencé par une musique plurielle : la musique arabo-andalouse, le jazz, la musique afrocubaine ainsi que la musique arabe de la période renaissance et début XIXe siècle. Au ôud et au violon, l'artiste a accompagné différents chanteurs , lors de festivals, un peu partout en France, par ses improvisations au oud, des lectures de textes et de poèmes. Son premier album Rêve Nour est un cocktail de chansons nostalgiques. Il s'agit d'un répertoire entièrement issu de sa composition personnelle. On retrouve six titres dont Lâhda (l'instant), Rêve Nour (rêve lumineux), Alger la Blanche, Nachwa (Extase), Secret Désert et Mandra. La partie rythmique a été facilement introduite dans les thèmes, parce que l'assise rythmique a été faite par le oud. « Le oud et les percussions, dit-il, sont au service du violon. » Chafik Khelifati estime qu'il ne pense pas voir une stratégie quand il écrit ses thèmes. « L'expérience, le temps et le travail font qu'on se dirige vers la musique qu'on aime et qu'on veut partager avec le public. » Modeste et humble, Chafik Khelifati se demande s'il y a une dimension de projet quand on décide de faire carrière dans la musique. « Mon seul projet, c'est de vivre dans la musique. Les idées viennent par rapport à l'expérience et aux rencontres. S'il y a ces éléments -là, un projet naîtra certainement. Et ce moment, je suis dans mon Rêve Nour ».