Le chef de l'éxecutif local n'a pas pu retenir sa colère face aux directeurs qui se rejetaient la responsabilité. Le wali de Constantine, Abdessamie Saïdoun, a fustigé son administration, hier matin, lors de sa visite d'inspection de plusieurs programmes de logements sociaux, en l'accusant d'être la source du retard des travaux, particulièrement ceux des VRD. Dès le début de sa visite sur le chantier de 3 250 logements, le chef de l'exécutif était surpris par la cadence des chantiers. Plusieurs remarques sur les obstacles, sur la nature des travaux, le non-renforcement du chantier et le manque de communication entre les administrations et les entreprises ont été soulevées devant le wali, qui a joué le rôle du juge sur place. Désespéré d'avoir des résultats non satisfaisants, M. Saïdoun s'est retenu pourtant jusqu'à son arrivée aux projets des 3000 et 3200 logements sociaux, sis respectivement à Massinissa et Aïn Nahas. Là aussi, il s'est retrouvé dans la même situation, et même pire. Les directeurs de son administration ont commencé à échanger des accusations en se rejetant la responsabilité. «Ce projet n'est pas dans mes prérogatives, il dépend de la direction des ressources en eau», souligne le directeur de l'urbanisme, de l'architecture et de la construction (DUAC). «Il nous manque des postes transformateurs, mais la SDE ne les a pas installés», rajoute un entrepreneur. «Les entreprises devraient être ici, mais elles ont quitté parce que les services de la DUAC vont élargir l'accès», a déclaré le représentant de la SDE ! A quoi réplique le DUAC «Non ce n'est pas vrai ! Nous n'allons rien faire». Pour leur part, les entrepreneurs ont affirmé qu'ils ont respecté les délais et ont achevé les travaux d'assainissement et les réseaux d'AEP, mais qu'ils n'ont pas été payés à ce jour. En dépit des taux d'avancement des travaux annoncés par les entrepreneurs, et qui varient entre 27 et 100 %, ils n'ont pas pu satisfaire le wali. Ce dernier, malgré toutes ses tentatives de garder son sang-froid, a fini par éclater face à ces justifications insensées. «Je vous ai facilité toutes les tâches, je vous ai aidés. Qu'est-ce que vous voulez de plus ? J'ai pris des engagements avec les entrepreneurs, que je remercie d'avoir respecté leurs promesses, en achevant leurs tâches pour les 1200 logements. Je vous ai donné le feu vert pour recourir à la formule de gré à gré». Et de renchérir : «Je ne viendrai plus discuter des problèmes techniques avec vos agents. Vous avez des délais à respecter, alors faites-le.» Les mots semblaient échapper à Abdessamie Saïdoun, qui a refusé de tenir un point de presse avec les journalistes, de peur qu'il soit interrogé sur ce retard et la confirmation de la non-attribution des logements à la fin d'année.