Le représentant du peuple du Sahara occidental, le Front Polisario, s'est dit «bien décidé» à défendre de manière intangible les droits souverains du peuple sahraoui, à la suite du vote par le Parlement européen d'un accord sur l'aviation civile en cours de négociation entre l'Union européenne (UE) et le Maroc couvrant le Sahara occidental. Alors que la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE), dans son arrêt du 21 décembre 2016, a clairement dit que le royaume du Maroc et le Sahara occidental étaient deux territoires distincts et séparés, et qu'il ne peut y avoir d'activité économique sur le territoire qu'avec l'accord du peuple du Sahara occidental, les dirigeants politiques européens cherchent «avec obstination à ne pas appliquer cette décision de justice», s'est indigné cette semaine le Front Polisario. Le Parlement européen a adopté mardi un accord euro-méditerranéen relatif aux services aériens entre la communauté européenne et ses Etats membres, d'une part, et le royaume du Maroc, d'autre part. Cet accord est entré en vigueur, provisoirement, en décembre 2006. En février 2014, la Commission européenne a proposé des modifications à cet accord pour tenir compte de l'adhésion de trois nouveaux Etats à l'UE. C'est sur cette version modifiée que les députés européens se sont prononcés mardi dernier. Mais, cette nouvelle version de l'accord n'a pas pris en compte l'arrêt de la CJUE qui a conclu que le Sahara occidental est un «territoire séparé et distinct» du Maroc. Les dirigeants politiques européens se sont enfermés dans le déni de la décision de justice et n'ont pas répondu, a soutenu la partie sahraouie. Selon le Front Polisario, la Commission européenne s'est à nouveau jouée des parlementaires européens arguant que le Maroc est une puissance de facto, alors que seul le consentement du peuple sahraoui peut justifier l'application d'un accord international au territoire national sahraoui. «Ces manœuvres sont dérisoires, mais assez dramatiques car elles prolongent inutilement les souffrances du peuple sahraoui, perturbent les efforts de l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Horst Köhler, et témoignent d'une volonté manifeste de passer outre la décision de la Haute Cour de justice européenne», estime-t-il, affirmant que le Polisario «maintient imperturbablement la ligne qui est la sienne, à savoir la construction de l'avenir du peuple du Sahara occidental par l'application du droit». «Nous attendons de connaître le texte exact de l'accord adopté par le Conseil de l'Union européenne, car pour le moment, il ne s'agit que d'un projet. Mais si le texte reste en l'état, nous engagerons bien entendu un nouveau recours devant la Cour de justice de l'Union européenne sur un fondement simple : la décision du Conseil est illégale, car l'Union européenne n'a pas obtenu le consentement du peuple du Sahara occidental. Ce consentement est incontournable», a déclaré le coordinateur sahraoui avec la Minurso, M'hamed Khadad.