La délégation de l'APW et de l'APC de Boumerdès qui a effectué un séjour dans la ville de Belfort (France) à l'invitation du maire, Jean Pierre Chevènement, afin d'étudier les possibilités de partenariat entre les deux régions a tenu, hier, un point de presse dans lequel elle a exposé les conclusions des différentes entrevues qu'ils ont eues avec ses homologues français. La mission de l'APC et de l'APW de Boumerdès à Belfort, qui avait pour objectif la « définition d'un partenariat de coopération décentralisée », a duré une semaine, soit du 11 au 18 novembre dernier. Cette communication, qui intervient très en retard, n'est pas sans lien avec la campagne électorale pour les prochaines élections sénatoriales puisque le P/APW de Boumerdès, Tahar Bahar, qui a présidé la délégation, est le candidat du FLN pour ces joutes. Dans leurs interventions, les membres de la délégation ont globalement repris les conclusions rapportées dans le procès verbal de la réunion-bilan des rencontres entre les deux parties qui « a permis de dégager quatre axes de coopération à développer entre les deux territoires ». Les deux parties ont convenu d'un « appui institutionnel » des Français aux responsables de Boumerdès « visant à mobiliser les services et le savoir-faire de la ville de Belfort pour un accompagnement des compétences locales à Boumerdès dans l'organisation et la gestion des services publics ». Lequel appui « concernera cinq domaines principaux et se traduira par une série d'actions à développer ». Cette coopération touchera notamment les secteurs de la jeunesse et les centres culturels de quartiers, l'état civil, l'informatisation des services, l'aménagement urbain, l'urbanisme, l'environnement, la voirie et la circulation. Pour « favoriser une meilleure connaissance mutuelle entre les populations des deux régions », il est prévu le développement d'échanges culturels et sportifs. Cela se concrétisera par des actions sur « les équipements culturels locaux que sont les bibliothèques et les théâtres » (bien que Boumerdès n'en dispose pas jusqu'à présent), la participation à des événements culturels des deux villes, l'organisation de semaines culturelles dédiées à la ville partenaire et l'organisation de stages de perfectionnement et de tournois sportifs entre jeunes amateurs des deux villes. Le troisième volet concerne la formation professionnelle et l'éducation. Si tout le monde souhaite que de telles initiatives aboutissent à du concret, le citoyen n'ignore pas cependant que les pays de l'UE s'interdisent d'injecter de l'argent dans des circuits étatiques. D'où l'insistance d'ailleurs sur « la coopération décentralisée ». Les assemblées élues algériennes n'ayant en réalité pas d'autonomie de décision, il sera pratiquement impossible à l'élu d'une commune quelconque, maire soit-il ou P/APW, de penser librement un projet de développement relevant des secteurs précités, tout étant l'apanage de l'Etat dans le système de gestion centralisé actuel. Ces initiatives ont toutefois le mérite de mettre les responsables qui ont eu à gérer le pays depuis 1962 face à l'échec de leur politique pour leur rappeler la nécessité d'une réforme en urgence qui donnera à l'élu tout son pouvoir de décision. Les membres de la délégation ont eux-mêmes indiqué qu'une action similaire menée par Belfort en direction de Skikda en 1995 n'a pas abouti. Aura-t-on dans ce cas tiré des enseignements ? L'avenir nous le dira.