Arezki Bouaziz est le directeur de production de l'agence de communication Media Corp ayant eu l'initiative d'adapter le fameux programme français de divertissement Fort Boyard à travers une version algérienne baptisée Bordj El Abtal (le fort des héros), diffusée sur l'ENTV. Entretien L'adaptation de Fort Boyard en version algérienne Bordj El Abtal est une première en matière de conception d'émission de jeu et de divertissement collectif et mixte à la télévision algérienne... Oui, effectivement ! Je crois qu'elles sont rares les fois où des Algériennes et Algériens qui partent motivés à l'étranger pour participer à une performance sportive comme des frères et soeurs ou des amis. Et puis réussir des challenges. Et ce, sans distinction au niveau des épreuves. Des filles effectué des sauts dans le vie ou essai de funambulisme. Bien que certaines soient phobiques, elles étaient en contact avec des araignées et des reptiles dans les épreuves. Et elles l'on fait. Elles ont affiché beaucoup de courage... Absolument ! A la diffusion, on le voit bien. Pendant une heure, des Algériennes et des Algériens sont unis pour une cause utile et humanitaire. Parce qu'ils font cela au profit d'une association. Et c'est gratifiant de savoir qu'on se bat pour une cause. On a été très impressionné par le degré d'engagement de chaque candidat qui est allé au-delà de ses possibilités. Bien qu'il soit une fille, un garçon, connu ou anonyme. Cette homogénéité et cet élan de solidarité sont extraordinaires. En fait, ils ne faisaient qu'un. Je crois que c'est une image valorisante des jeunes. Je ne me souviens pas avoir vu cette projection de la jeunesse algérienne à la télévision et surtout à l'étranger. Je suis un rêveur. Comme je vois que cela peut marcher avec soixante(candidat), je me dis que cela pourrait marcher à trente millions(d'Algériens). Le présentateur de Bordj El Abtal aux côtés de Samira Zitouni n'est autre que le chanteur et instrumentiste Mohamed Réda, un “arbitre” jouant à l'austère. Cependant avec une pointe d'humour... Effectivement, Mohamed Réda, comme c'est un professionnel, il a essayé de servir le plus possible la demande qui a était faite par Média Corp à propos du jeu. On a voulu respecter l'atmosphère du concept. C'est à dire : Il y a un fort et un maître du fort. Donc, on a confié à Mohamed Réda, une mission un peu ingrate. C'est d'être antipathique. Et cela joue un peu contre lui. C'est tellement bien fait que le téléspectateur lui en veut beaucoup et le trouve un agaçant. Alors que Mohamed Réda, tous les matin, avant de tourner, il observait un quart d'heure de yoga. C'est quelqu'un connaît le chaâbi par coeur, il est végétarien, il très branché nouvelles technologie...C'est un ange ! Hors tournage, l'équipe passait son temps à plaisanter avec lui. Alors que sur le plateau, il a l'air hostile. Cependant, ensuite, on s'est rendu compte que c'était un peu pénible, peut être ; Et on lui a demandé de casser son jeu. D'ou les petits clins d'oeil à l'insu des candidats. Vers la fin, les dernières émissions, on l'a un peu “bousculé”. En catimini, on a demandé aux groupes de concurrents de ne pas respecter les consignes de Mohamed Réda et de ne pas faire preuve de discipline. Aussi, il s'est fait déborder. Il était très surpris. On a gagné en vivacité et vous le verrez dans les prochaines émissions. Média Corp peut-il aspirer à un concept de jeu et divertissement localement, en Algérie ? Bordj El Abtal pourrait se faire en Algérie. Mais pour cela, il faut mettre en place toute l'organisation et la technique. Cela requiert au moins un an à un an et demi de travail et autre préparation. En tout cas, c'est possible. Mais c'est très lourd comme logistique. L'idéal, c'est que ALP vienne en Algérie, prendre un décor, qui ne s'appellerait plus Fort Boyard parce que c'est un lieu géographique existant déjà. Sinon, reste à savoir qui ALP a d'autres concepts à nous proposer. Dans ce cas, c'est oui ! Y aurait-il un bordj El Abtal 2007 ? Pour l'instant, on attend d'arriver au bout de la diffusion de Bordj El Abtal. Et après, voir, en terme de financement, quant à la reconduite d'un autre Bordj El Abtal ou prendre un autre concept. On va voir. Donc, sur ce projet-là, je suis directeur de production. J'ai assuré une mission précise. Média Corp doit se prononcer au plus tard en février 2007 pour un nouveau Bordj El Abtal. Je crois savoir que Mobilis(l'opérateur de téléphonie) trouve l'expérience très intéressante. Au niveau de l'ENTV, il m'a semblé pour l'instant, l'on est assez content d'avoir produit ce programme. Tout dépendra de l'accueil réservé par les téléspectateurs. Pour le moment, nous sommes dans la promotion et la diffusion du programme. Media Corp est vraiment redevable aux candidats et aux téléspectateurs. Mais nous devons cela à deux personnes. Le producteur qui est le PDG de l'ENTV et le PDG de Mobilis qui nous ont fait confiance. Tout le monde s'accorde à dire que Bordj El Abtal est une entreprise citoyenne. Aussi, je m'associe à la douleur de Bouabdallah(PDG de Mobilis). Car il vient de perdre son père. Au nom de Média Corp et de tous les candidats nous lui présentons nos sincères condoléances.