Une opération de grande envergure, visant à recenser l'ensemble des bidonvilles et des constructions illicites, devra être lancée très prochainement. Cette opération, qui sera conjointement menée par les collectivités locales et les services de sécurité, aura pour objet d'établir des statistiques exactes et détaillées sur le nombre et la localisation de l'ensemble des bidonvilles et des constructions illicites à travers tout le territoire national. « Disposer de chiffres exacts sur ces constructions permet aux pouvoirs publics de prendre les bonnes décisions quant au règlement de ce problème et également de faire face au phénomène de fraude et de faux sinistrés qui a gagné du terrain durant ces dernières années », nous expliquent des sources proches de l'administration de la wilaya d'Alger. Il est utile de signaler justement que de véritables réseaux spécialisés dans la vente de baraques ont vu le jour depuis déjà longtemps, la vente de ces dernières permet, il faut le dire, à leurs occupants de prétendre à des logements sociaux. « Ces baraques, qui peuvent se vendre plusieurs fois de suite, sont généralement cédées à des prix variant entre 200 000 et 300 000 DA », rappellent nos sources, qui précisent que « le fait de disposer de chiffres détaillés permet aux autorités de mettre un terme à ce genre de trafic en identifiant les baraques à détruire lors du recasement de leurs occupants ». Les efforts fournis durant les dernières années ont permis de réduire l'acuité de ce problème sans pour autant pouvoir réaliser ce qui pourrait être qualifié de franc succès. Nos sources indiquent, à ce propos, que d'« après des estimations approximatives, le nombre de constructions illicites et autres bidonvilles étaient de 900 000 environ. Ce chiffre a été réduit à 450 000 environ à travers le relogement et la régularisation d'un certain nombre de constructions. Bien évidemment, l'opération de recensement général à lancer prochainement permettra d'avoir des chiffres plus détaillés et donneront la possibilité de mieux contrôler les constructions existantes actuellement et surtout de limiter leur développement ». Par ailleurs, les dégâts occasionnés par le développement des constructions illicites sont colossales pour certaines villes du pays. Ces constructions ont bien souvent dévasté des terres agricoles et également piétiné des zones considérées comme intouchables par les particuliers puisqu'elles devaient abriter des réalisations d'utilité publique. A ce sujet, l'exemple de la capitale est édifiant. Le développement de constructions illicites au niveau d'Alger a tout simplement bloqué le développement de 17 communes. « Ces constructions érigées, notamment durant les années 1990 à la faveur de l'insécurité et d'absence de contrôle de la part de l'Etat, qui ont marqué cette décennie, ont été réalisées sur des terrains devant être exploités par au moins 17 communes jusqu'à l'horizon 2010. Plusieurs projets compris dans les Plans d'occupation du sol (POS) ne verront jamais le jour en raison de ce phénomène », concluent nos sources.