Les observateurs soutiennent que le successeur de Kim Bolduc a le profil idéal et l'expérience suffisante pour diriger la Minurso. C'est sans doute la raison pour laquelle Rabat a émis des réserves concernant sa nomination à ce poste. L' ancien diplomate canadien, Colin Stewart, a été nommé représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental et chef de la Minurso, a annoncé vendredi l'ONU dans un communiqué. La décision a été appuyée et avalisée par António Guterres, malgré les réserves du Maroc. Colin Stewart succède à une autre Canadienne, Kim Bolduc, dont le mandat s'est achevé le 22 novembre dernier. «M. Stewart apporte à ce poste des capacités avérées en gestion et leadership, avec plus de 25 ans d'expérience dans la paix, la sécurité et les affaires internationales», souligne le secrétariat général de l'ONU dans le communiqué. Colin Stewart, 56 ans, a occupé plusieurs postes au sein de l'organisation onusienne. Plus récemment, il a été directeur adjoint et chef de cabinet du bureau des Nations unies auprès de l'Union africaine à Addis-Abeba. Il a également travaillé au sein de plusieurs missions de l'ONU sur le terrain, notamment en qualité de chef de cabinet par intérim et chef des affaires politiques à la Mission intégrée des Nations unies au Timor-Leste (Minut), de 2007 à 2009. Au préalable, de 1999 à 2004, il a servi successivement à la Mission des Nations unies au Timor oriental (Minuto), à l'Administration transitoire des Nations unies au Timor oriental (Atnuto) et à la Mission d'appui des Nations unies au Timor oriental (Manuto). De 2004 à 2006, il a représenté le centre Carter en Cisjordanie occupé, à Ghaza et en République démocratique du Congo (RDC). Ancien porte-parole du ministère des Affaires étrangères canadien, Colin Stewart cumule également une expérience en tant que consultant indépendant dans le domaine des élections et du développement démocratiques. Les observateurs soutiennent que le successeur de Kim Bolduc a le profil idéal et l'expérience suffisante pour diriger la Minurso. C'est sans doute la raison pour laquelle Rabat a émis des réserves concernant sa nomination à ce poste. Les Marocains ne veulent pas d'une personne chevronnée. Le satisfecit du Front Polisario A signaler que cette nomination intervient au lendemain de la tenue à Abidjan, en Côte d'Ivoire, du 5e Sommet Afrique-Europe, auquel a pris part la RASD. A ce propos, le bureau permanent du secrétariat national du Front Polisario s'est dit, au cours d'une réunion tenue samedi, satisfait du climat de «confiance» et de «coopération» qui a marqué le Sommet UA-UE. «La participation de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), membre fondateur de l'Union africaine, est un résultat naturel de la position ferme de l'UA et de son attachement à ses principes, à l'acte constitutif et à ses décisions», a précisé un communiqué rendu public par le bureau permanent du secrétariat national du Front Polisario. Cette réunion présidée par Brahim Ghali, par le président de la RASD et secrétaire général du Front Polisario, a été marquée également par la présentation d'un exposé détaillé sur le Sommet UA-UE, tenu les 29 et 30 novembre dernier, à Abidjan, avec la participation de la RASD. «Cette participation confirme l'échec cuisant des plans et manœuvres incessants du Maroc visant à porter atteinte à la qualité de membre et aux droits d'un Etat africain, membre de l'UA, une attitude rejetée en bloc et à l'unanimité par les pays africains qui ont exprimé leur attachement à l'unité et à la cohésion de l'UA», a-t-il précisé. La RASD avait participé au Sommet sur invitation du bureau du président de l'UA, à l'instar de tous les autres pays membres. Le président sahraoui a reçu le 31 octobre dernier une invitation officielle du président de la commission de l'UA, Moussa Faki, pour assister au Sommet. La présence de la RASD à ce Sommet constitue une réaffirmation de la position unifiée de l'Afrique quant à la nécessité de mettre un terme à l'occupation des territoires de la République sahraouie, membre fondateur de cette Union, attachée au respect de son acte constitutif et fervent défenseur de ses principes et de sa ligne politique en faveur de la décolonisation de l'Afrique.