Le litige opposant la compagnie aérienne française Aigle Azur aux autorités monétaires algériennes, sur la question du transfert des dividendes, semble en voie d'être réglé, grâce à la relance du dialogue entre les deux parties en conflit. C'est ce qu'a laissé entendre Frantz Yvelin, le nouveau PDG de la compagnie, en visite depuis hier à Alger. «Nous avons pu réinstaurer un dialogue constructif et cordial avec la Banque d'Algérie pour régler rapidement le problème du transfert des dividendes, et nous sommes optimistes quant à une issue favorable à ce litige», a indiqué, hier lors d'un point de presse à Alger, le PDG d'Aigle Azur. Selon lui, les autorités monétaires algériennes ont été «à l'écoute des préoccupations de la compagnie» et le problème ne devrait pas tarder à être résolu d'une façon qui «conviendrait à toutes les parties concernées». La compagnie aérienne française s'est vue bloquer, depuis 2013, une trentaine de millions d'euros de dividendes transférables par la Banque d'Algérie, issus des recettes réalisées sur le sol algérien entre 2002 et 2011, soit 90% de sa trésorerie. Selon certaines sources, les autorités algériennes ont justifié ce blocage par le fait qu'une partie de cet argent est «le produit de taxes, et n'est donc pas rapatriable». Le nouveau patron d'Aigle Azur voudrait aujourd'hui assainir cette situation, d'autant que, sur le plan financier, la compagnie «continue d'afficher des pertes» et ne prévoit un retour à l'équilibre qu'à partir de 2019. «Nous prévoyons le lancement d'un nouveau plan de développement et ce n'est qu'après sa mise en œuvre que le retour à la profitabilité sera possible», a indiqué M. Yvelin. Et de rappeler que la compagnie s'appuie désormais, après la cession de la participation minoritaire de la famille Idjerouidene, «sur un nouvel actionnaire (31% du capital) qui connaît parfaitement le secteur», en l'occurrence le président de la low cost brésilienne Azul, David Neeleman. Le plan de développement de la compagnie, explique le PDG d'Aigle Azur, a pour objectif d'«améliorer ses prestations», mais surtout permettre à la compagnie d'aller de l'avant en passant à l'activité long-courrier. «Nous travaillons beaucoup sur cet objectif, mais je me garde de vous annoncer l'échéance fixée pour le réaliser», a ajouté M. Yvelin. S'agissant du trafic de et vers l'Algérie, le plus jeune PDG de l'aérien français (41 ans) souligne que cette destination représente 60% du chiffre d'affaires de la compagnie, avec un nombre de 1,2 million de passagers transportés par an. Aigle Azur n'entend pas rajouter d'autres destinations sur les six actuellement desservies en Algérie, mais Frantz Yvelin n'écarte pas, tout de même, de probables nouvelles destinations dans le sud du pays. «Le plus important est de rester à l'écoute du marché et s'y adapter, tout en prenant soin de répondre aux attentes et exigences de notre clientèle», souligne le PDG d'Aigle Azur, non sans relever que sa compagnie a amélioré le taux de ponctualité de 30%, l'année dernière, à 81% cette année.