La capitale marocaine a abrité du 4 au 6 décembre une table ronde entre les syndicats des journalistes des pays du Maghreb en plus de l'Egypte. La rencontre organisée par le centre américain de solidarité en collaboration avec le bureau régional de la FIJ, tous les deux établis à Alger, a été consacrée aux « Droits journalistiques en Afrique du Nord » et à la route à suivre. L'initiative intervient au moment où l'Union des syndicats arabes des journalistes est en hibernation alors que le besoin s'exprime plus fort que jamais pour améliorer les conditions de travail des journalistes et défendre la liberté de la presse et l'exercice de la profession. Les travaux ont débuté par l'exposé des situations et les violations les plus graves qui frappent les journalistes dans chaque pays. Il en ressort que la situation est partout pareille, c'est-à-dire marquée par des climats d'insécurité, de recul de la démocratie, de gouvernements en crise et de répression par des Etats policiers à quelques nuances près. Tony Avirgan, ancien journaliste et cadre syndicaliste de l'AFL/CIO, a pris part également à cette table ronde et présenté une communication autour du syndicalisme et de la solidarité internationale dans le champ du journalisme. Si la liberté de la presse n'a pas encore droit de cité en Tunisie, ailleurs les acquis sont encore fragiles et demandent à être consolidés. L'expérience récente du syndicat marocain peut servir, par ailleurs, de modèle en ce qui concerne l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des journalistes et l'ouverture du champ de l'audiovisuel. De son côté, la presse algérienne, à travers le SNJ, tente de rattraper le retard accumulé durant les années rouges et mettre de l'ordre dans la profession, en préparant le statut des journalistes et les conventions collectives, tout en préservant son autonomie par rapport au pouvoir. En Egypte, la chape de plomb imposée par le régime en place semble un peu plus légère pour les journalistes qui viennent d'arracher une décision politique pour la dépénalisation de l'acte journalistique. Les expériences peuvent être échangées et permettre aussi aux confrères tunisiens de prendre des initiatives pour arracher davantage de droits. D'ailleurs, c'est ce qui a motivé à la fin des travaux l'ébauche d'une stratégie régionale d'action et un calendrier à court et moyen termes. Une action qui passera d'abord par la création d'un réseau d'information et le renforcement de l'appui mutuel par la mobilisation et la prise de position.