Dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale des droits de l'homme, le parquet de Béchar a organisé, du 5 au 10 décembre, un cycle de conférences sur les droits de l'homme animé par des magistrats et conseillers. Si les débats se sont focalisés sur les droits du prévenu, l'instruction judiciaire, la garde à vue, la défense, la liberté conditionnelle, la réinsertion du condamné, etc., a été escamoté, selon plusieurs participants, le problème de fond qui demeure la préoccupation de la société et constitue la pierre angulaire de la promotion des droits humains : l'indépendance du juge consacrée par la Constitution et qui renforce le dispositif de protection des droits de l'homme. Aussi, le rôle souvent controversé du politique dans notre système entachant la crédibilité de la pratique constitutionnelle et l'immixtion de celui-ci dans les affaires judiciaires n'ont pas été approfondies par les conférenciers. Ainsi, la séparation effective des pouvoirs, qui est un indicateur de bonne santé de la pratique démocratique, est souvent entravée par des ingérences extérieures et autres empiétements. S'ajoutent à ce constat, certaines décisions prises par des organes supérieurs de l'Etat (Conseil d'Etat par exemple) qui demeurent souvent lettre morte et leur inapplication par un exécutif jaloux de ses prérogatives suscite bien des interrogations sur le processus démocratique en cours. Les organes chargés de l'exécution de certaines décisions de justice en faveur des droits de l'homme invoquent comme justification la « raison d'Etat », argument qui semble l'emporter sur les autres considérations.