L'année qui s'achève aura été marquée par l'annulation à la dernière minute de la visite de la chancelière allemande, Angela Merkel, en Algérie. Jusqu'au matin du 20 février, la visite était encore au programme de la chancelière allemande. Mais quelques heures avant d'embarquer dans son avion à destination de l'Algérie, Angela Merkel reçut une communication téléphonique de la Présidence algérienne l'informant de l'indisponibilité du président Bouteflika à la recevoir. Un communiqué officiel a été ensuite rendu public par la Présidence, confirmant cette annulation. Le communiqué précisait que «les autorités algériennes et allemandes sont convenues ce jour, d'un commun accord, du report de la visite officielle à cause de l'indisponibilité temporaire du président Abdelaziz Bouteflika, qui souffre d'une bronchite aiguë». La visite d'Angela Merkel devait durer deux jours dans le cadre d'un voyage en Afrique du Nord. Le report demandé par les autorités algériennes avait relancé la polémique sur l'état de santé du chef de l'Etat et sur ses capacités à continuer de gouverner le pays. Des voix au sein de la classe politique se sont élevées pour réclamer l'application de l'article 102 de la Constitution qui prend en charge le cas d'incapacité physique du président de la République. La demande de destitution était motivée par les rares apparitions du chef de l'Etat en public. Le président Bouteflika avait reçu très peu de délégations officielles. D'ailleurs, le président vénézuelien, Nicolas Maduro, qui avait effectué une visite officielle à Alger le 10 septembre dernier, n'avait pas été reçu par le président Bouteflika. Pour répondre à ces appels, le chef de l'Etat a adressé plus tard une invitation officielle à Angela Merkel à l'occasion de la victoire de son parti aux dernières législatives du 24 septembre dernier. Une invitation qu'il a renouvelée un mois plus tard. «J'attends pour cela, avec plaisir et fort intérêt, la concrétisation de votre visite en Algérie pour échanger avec vous sur les centres d'intérêt qui lient nos deux pays et impulser davantage notre coopération bilatérale, conformément à nos attentes prioritaires», avait affirmé le chef de l'Etat. En insistant sur cette visite, le président Bouteflika voulait donc faire passer un message à l'opinion nationale, selon lequel il se portait bien et qu'il assumait pleinement ses responsabilités. Le président Bouteflika voulait ainsi rassurer l'opinion algérienne sur ses capacités à terminer son mandat. L'année se termine ainsi sans la concrétisation de cette visite. Mais le président Bouteflika a bien reçu le président français, Emmanuel Macron, lors d'une visite éclair effectuée le 6 décembre courant.