La soprano algérienne, Faïrouz Oudjida, se produira le 16 janvier à l'Opéra d'Alger dans un récital unique, où elle revisitera les classiques de la musique occidentale et berbéro-arabe. Vivant au Canada depuis 2010, la soprano Faïrouz Oudjida s'est produite il y a un peu plus d'une année au palais de la Culture d'Alger, dans le cadre des Journées scientifiques et culturelles de la diaspora algérienne du Canada. Mais «c'est l'opéra d'Alger qui convient à une soprano comme elle», souligne sa productrice, Sara Nacer, de SN Production. Depuis cette date, le focus a été mis sur l'institution culturelle inaugurée en octobre 2016 et baptisée du nom de l'ancien président du Conseil constitutionnel, Boualem Bessaïeh - un don de la Chine à l'Algérie, d'une valeur de 36 millions de dollars américains. Elle a été invitée par le wali d'Alger, qui l'a découverte lors de sa visite en juin dernier à Montréal. «Quand le wali d'Alger était à Montréal [12e Congrès mondial Metropolis, NDLR], on avait discuté des possibilités d'échange et de coopération entre la wilaya et la diaspora. Il y avait un côté artistique. Nous lui avons parlé d'une artiste dont le rêve est de se produire à l'Opéra d'Alger. Il a été tout de suite favorable», rappelle Abdelghani Cheriaf, consul d'Algérie à Montréal. La soprano, qui a passé toute son enfance à Hassi Messaoud, dans le Sud algérien, où travaillait son père, a préparé un programme qui ravira les oreilles les plus exigeantes. Elle va revenir sur l'ensemble de sa carrière, en commençant par son répertoire classique (l'école italienne, russe…). «C'est en artiste universelle qu'elle se produira à Alger», explique sa productrice. D'ailleurs, le récital devrait démarrer très fort, avec un air de l'Opéra Tosca, que peu de sopranos sont capables de toucher. La deuxième partie du récital ira puiser dans le patrimoine arabe et berbère. Des choix conscients, puisque la soprano revendique toutes ces cultures. Beaucoup se rappellent sa reprise magistrale de la chanson Ssendu de Iddir, qui vient de se produire à Alger dans un concert mémorable, après 39 ans d'absence. Elle partage avec lui «un amour incroyable du pays», souligne son entourage. Faïrouz Oudjida reprendra aussi une partie de son récital Faïrouz chante Faïrouz, donné à Montréal en octobre 2017 dans le cadre du Festival du monde arabe. Elle y a rendu un hommage à la diva libanaise. Elle sera accompagnée du pianiste canadien Dominic Boulianne. Lauréat du Prix du conservatoire de musique de Montréal, il a l'habitude d'accompagner les stars québécoises du chant lyrique, comme Nathalie Choquette et Marie-Josée Lord. Il a travaillé aussi avec le Maestro Kent Nagano à l'Orchestre symphonique de Montréal. Faïrouz Oudjida a fait ses preuves avant son arrivée au Canada. Elle a été la soliste de l'Orchestre symphonique national (Algérie) pendant plusieurs années. Elle a parfait sa culture musicale à Milan (Italie), entre autres. Elle obtient le prix du président de la République pour les jeunes talents. En 2015, c'est la fondation Club Avenir, un organisme qui promeut l'excellence dans la diaspora algérienne du Canada, qui lui décerner un Prix d'excellence. Mais la meilleure reconnaissance, dit-on, vient des pairs. Et c'est en ces mots fort élogieux que la décrit Martin Dubé, chef de chant à la Julliard School of Music de New York et à l'Opéra de Philadelphie : «La soprano Faïrouz Oudjida a une voix riche, ronde et pleine. Elle a un charme, une grâce et un timbre des plus chauds, nous rappelant les grandes chanteuses italiennes. Emotions et plaisirs seront au rendez-vous dès les premières notes de Faïrouz.»