La sécurité routière est un enjeu majeur de santé publique et de protection des personnes. Son amélioration passe par la compréhension des différents facteurs induisant les accidents. Ces facteurs proviennent de l'environnement global composé de trois éléments : le conducteur, le véhicule et l'infrastructure routière (avec ses abords et ses équipements). Dans ce contexte, le ministère des Travaux publics et des Transports bénéficie d'un accompagnement technique assuré par un consortium franco-belge dans le cadre du projet de jumelage institutionnel lancé en 2016 entre l'Algérie et l'Union européenne, au titre du Programme d'appui à la mise en œuvre de l'accord d'association (P3A). Le bénéficiaire direct est l'Organisme national de contrôle technique des travaux publics (CTTP). Cet accompagnement concerne l'amélioration des techniques d'aménagement et d'homologation liées à la sécurité routière et aéroportuaire. Dans ce cadre, un cas pratique d'une inspection préalable à la mise en service (IPMS) a été programmé hier sur le tronçon CW114, reliant Bouinan à Baba Ali, situé près d'Alger. Il a été réalisé avec l'accompagnement d'un expert français et une délégation d'ingénieurs CTTP. Son objectif est d'examiner les tronçons de route concernés afin d'identifier et éliminer les éléments qui peuvent conduire à des accidents présentant une certaine gravité. La nouvelle démarche des audits et des inspections de sécurité routière consiste à instaurer un examen systématique et indépendant d'un projet, destiné à éviter des problèmes de sécurité routière potentiels dans toutes ses phases depuis la planification jusqu'à la première utilisation, afin de pouvoir éviter les accidents et de limiter le risque auquel pourraient être soumis les usagers. Des enquêtes ont mis en lumière le fait que le facteur «conception de l'infrastructure» se retrouve dans 34% des accidents. Parmi ceux-ci, 20% ont un rapport avec la configuration de la route et 15% avec les abords. L'accident routier est à caractère multifacteurs, soit en moyenne 3 facteurs combinés par accident. La démarche des audits et inspections de sécurité routière vise à s'assurer que la sécurité des usagers a bien été prise en compte dans l'ensemble des phases du processus de planification, de la conception à la gestion de l'infrastructure routière et autoroutière. Cette démarche ne se substitue pas aux différents contrôles qui doivent être effectués par les différentes parties prenantes : maître de l'ouvrage, maître d'œuvre et gestionnaire. La concrétisation de cette action participera à la réduction des accidents et à la limitation des risques que peuvent rencontrer les usagers de la route. Les différents bilans présentés jusque-là à la presse ont pour but de démontrer que la vitesse et l'indiscipline des automobilistes sont à l'origine de la plupart des accidents sur la route, en oubliant de mesurer l'impact d'une signalisation défaillante ou du mauvais état de la chaussée. Les experts du jumelage (P3A) soulignent la nécessité de donner plus d'importance aux qualités fonctionnelles de l'infrastructure, ses abords et ses équipements (dispositifs de retenue, marquages routiers…).