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L'enseignement français en Algérie, un parcours difficile (1)
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Publié dans El Watan le 22 - 03 - 2018

Un protocole d'accord relatif à l'enseignement français en Algérie est signé en juin 1963(2) et publié par décret n° 63-255 du 16 juillet 1963. L'Office universitaire et culturel français (Oucfa), créé par l'ordonnance n°62-952 du 11 août 1962, disposera de huit lycées en Algérie(3). Cinq lycées seront rétrocédés progressivement.
En 1988, cet office ne disposait que de trois lycées, le lycée Descartes d'Alger, le lycée Pasteur d'Oran et le lycée de Annaba. D'un peu plus de 15000 inscrits dans le moyen et le secondaire(4), en 1962-1963, le nombre d'élèves baisse à 5268 en 1968-1969 et à près de 2000 élèves en 1988, dont environ la moitié sont algériens ou franco-algériens.
En juin 1987, les autorités algériennes ont fait part aux autorités françaises de leur intention de ne plus autoriser, à la rentrée de 1988, l'accès des établissements scolaires français en Algérie aux nationaux algériens, et de récupérer tous les établissements français en Algérie. La décision des autorités algériennes trouve sa source dans la décision n°38 relative au secteur de l'éducation, prise en décembre 1979, lors de la deuxième session(5) du Comité central du FLN, Parti-Etat, «contrôler les écoles dépendant des missions étrangères, mettre fin à la fréquentation de telles écoles par les enfants algériens et leur interdire d'y accéder à l'avenir». L'objectif non déclaré étant de faire disparaître la langue française de l'Algérie(6). Il est bien évident que cette décision allait poser de sérieux problèmes humains.
Qu'allaient devenir les élèves algériens et binationaux qui suivaient les enseignements dans les trois établissements français ? Pour les autorités algériennes, les élèves binationaux sont algériens en Algérie, et en application de la législation, ils sont soumis, à partir de l'âge de six ans, à l'obligation scolaire, dans une école algérienne. Malgré de nombreuses démarches menées, notamment par le «collectif informel des mères», les parents d'élèves concernés, algériens et binationaux, n'ont pu obtenir les dérogations souhaitées. Certains ont trouvé la solution dans l'exil en France.
Cette question fera l'objet de plusieurs débats au sein du Sénat français. Les négociations algéro-françaises menées lors de la visite à Alger du ministre d'Etat français, ministre des Affaires étrangères, les 4 et 5 septembre 1988, ont abouti à des compromis. A Alger, en échange du lycée Descartes(7) et à titre provisoire, le lycée Mustapha Khalef, situé à Ben Aknoun, est mis à la disposition de l'Oucfa, destiné aux élèves non algériens. Quant aux élèves algériens et binationaux, pour éviter une rupture pédagogique, des locaux partagés dans des établissements algériens seront réservés à l'enseignement français à Alger, Oran et Annaba. Une filière à vocation internationale bilingue y sera ouverte, soutenue par l'Oucfa, qui affectera pour cette filière une soixantaine d'enseignants.
Cette situation, quoique difficile, n'a pas empêché les élèves de poursuivre, relativement positivement, le cursus jusqu'au baccalauréat. En 1989, sur les 290 présents, 174 sont reçus au baccalauréat international, proche du baccalauréat français.
En août 1994, pour des raisons de sécurité, le lycée ferme ses portes et la cellule de l'Oucfa s'installe à Nantes. En juin 2000, son conseil d'administration étudie les possibilités d'un rétablissement des activités normales en Algérie.
Le 21 octobre 2001, un accord relatif au lycée international d'Alger est signé entre le gouvernement algérien et le gouvernement français, ratifié par le décret présidentiel n° 02-101 du 6 mars 2002. La mise en œuvre de l'accord est confiée à un comité mixte composé de représentants des ministères algériens des Affaires étrangères et de l'Education nationale, d'une part, et des représentants des autorités françaises, d'autre part. (Article 23).
Le lycée international d'Alger ouvre ses portes à la rentrée de 2002, sous le nom de lycée international Alexandre Dumas, établissement en gestion directe du réseau de l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger, homologué par le ministère français de l'Education nationale. L'établissement dispense un enseignement conforme aux programmes français, en réservant à l'étude de la langue arabe, de l'histoire, de la géographie et du patrimoine culturel algérien une place privilégiée. Il prépare à l'Option internationale du baccalauréat (OIB), ouverte à tous les élèves de l'établissement et obligatoire pour les élèves de nationalité algérienne. Les enseignements sont évalués conjointement par les deux inspections générales des ministères de l'Education nationale algérien et français (8).
Actuellement le lycée est accompagné d'une annexe à Oran(9), ouverte en septembre 2017, d'un collège ouvert en 2008, d'une école primaire (la petite école d'Hydra) ayant un statut d'école d'entreprise, ouverte en 2005 par la Mission laïque française, et d'une section de première année de maternelle, ouverte en septembre 2012.
Le lycée Alexandre Dumas, avec son annexe d'Oran et la petite école d' Hydra, accueillent en 2017-2018 un effectif total, respectivement de 1745 élèves, dont 793 Français, et de 186 élèves, dont 138 Français.
Par ailleurs, pour répondre à une demande croissante, un plan d'accroissement des capacités et de restructuration-modernisation du site est en cours.
Cependant, les frais de scolarité et les droits d'examen demeurent très élevés et inaccessibles à beaucoup d'Algériens. Les élèves sont issus de la couche très aisée.
Quelle que soit leur nationalité, tous les parents doivent payer des frais de scolarité, les mêmes pour les Algériens et les Français et un peu plus élevés pour les élèves des autres nationalités. Les parents d'élèves français peuvent bénéficier de bourses sous conditions.
Compte tenu des frais élevés de scolarisation, la communauté des parents d'élèves constituée en association (APE) a tout intérêt à être active au sein de l'établissement, être plus exigeante et plus regardante sur la vie de l'établissement et le travail des enseignants.
Le réseau d'enseignement français dans le monde (10)
Le réseau d'enseignement français à l'étranger rassemble, en 2017-2018, 492 établissements scolaires, implantés dans 137 pays, qui scolarisent 350 000 élèves, dont 60% sont étrangers et 40% sont français. Tous sont homologués par le ministère de l'Education nationale. 74 de ces établissements sont gérés directement par l'Agence (établissements EGD), 153 ont passé une convention avec elle (établissements conventionnés) et 265 autres sont des établissements partenaires.
En 2017, le taux de réussite au baccalauréat dans les établissements français à l'étranger était de 96,7%, avec 24,2% de mentions très bien. 100 % des copies ont été corrigées numériquement
Le réseau scolaire français dans quelques pays arabes (11)
Tunisie : trois lycées, un collège, un groupe scolaire et sept écoles. L'effectif total des élèves des classes homologuées est de 8566, dont 3569 Français.
Maroc : dix lycées, deux collèges, neuf groupes scolaires et seize écoles. L'effectif total des élèves des classes homologuées est de 31822, dont 9901 Français.
Egypte : sept lycées, un collège, une école, deux sections françaises. L'effectif total des élèves des classes homologuées est de 5719, dont 760 Français.
Arabie Saoudite : un lycée et deux écoles internationales. L'effectif total des élèves des classes homologuées est de 3184, dont 870 Français.
Emirats arabes unis : cinq lycées et une filière française d'enseignement. L'effectif total des élèves des classes homologuées est de 8827, dont 3938 français.
Qatar : deux lycées. L'effectif total des élèves des classes homologuées est de 2027, dont 969 Français.

Par Abderrahmane Rebah

Notes :
(1) Cet article a été réalisé à partir de recoupements d'informations tirées des sites du Sénat français, de l'AEFE et du lycée Alexandre Dumas.
(2) Conformément à l'article 2 de la déclaration de principes relative à la coopération culturelle du 19 mars 1962
(3) Le décret prévoit également la mise à disposition de l'Oucfa de 600 classes primaires qui seront également rétrocédées progressivement à partir de 1965. Pour 1963-64, il était prévu de mettre à la disposition du système éducatif algérien 10 500 instituteurs, 1150 professeurs du secondaire et 850 professeurs dans l'enseignement supérieur.
Des centaines d'élèves inscrits dans les établissements algériens s'inscriront, parallèlement, aux épreuves du baccalauréat français, jugées plus abordables. Une double chance était offerte. La question d'équivalence entre baccalauréat algérien et baccalauréat français ne se posait pas.
(4) Source ministère de l'Education rétrospective des informations statistiques 1962-63 à 1968-69. Le nombre total d'élèves scolarisés dans les établissements français tous cycles confondus s'élevait en 1962-63 à 87389 dont près de 50% de filles, en 1968-69, ce chiffre baisse à 12327, dont 47,2 % de filles.
(5) Résolutions du Comité central (2e session), 26 au 31 décembre 1979. Edité par le département édition et communication.
(6) Certains responsables osaient jusqu'à dire « la langue française est une langue en voie de disparition », alors que Jacques Chirac, maire de Paris, parlait lui, au même moment, du «bel usage de la langue française».
(7) Le lycée Descartes sera rebaptisé lycée Cheikh Bouamama en 1989, on y dispense, en plus, des enseignements qui débouchent sur un baccalauréat dit
«spécifique».
(8) La convention bilatérale signée par les autorités algériennes et françaises autorise la présence en Algérie d'un enseignement français, sous réserve qu'il assure obligatoirement un enseignement en langue arabe. L'enseignement de l'arabe fait partie intégrante des programmes officiels des établissements français en Algérie, programmes validés par les inspections générales de l'éducation nationale des deux pays. A l'école primaire l'enseignement de l'arabe est obligatoire pour tous les élèves.
Au collège comme au lycée, l'enseignement de l'arabe est obligatoire pour tous les élèves de nationalité algérienne.
(9) Décision prise lors de la troisième session du Comité intergouvernemental de haut niveau du 10 avril 2016 à Alger, co-présidée par le Premier ministre algérien et le Premier ministre français. Cette annexe du réseau de l'AEFE couvre cinq niveaux de classe primaire, du CP au CM2 et accueille une cinquantaine d'élèves. L'ouverture d'une annexe à Annaba est prévue pour septembre 2018.
(10) Voir la brochure «l'enseignement français à l'étranger»
(11) Arrêté du 20 juin 2014 fixant la liste des écoles et des établissements d'enseignement français à l'étranger
Version consolidée au 21 septembre 2016


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