L'eau potable est un casse-tête quotidien pour les villages de la commune d'Ighram. Et pour cause : la desserte publique dans cette contrée montagneuse oscille entre le médiocre et le franchement dérisoire. De l'aveu même du premier magistrat de la commune, l'eau n'est distribuée qu'un jour sur trois, voire une seule fois par semaine. Quelques rares privilégiés sont approvisionnés tous les deux jours, affirme-t-il. «Nous n'avons qu'une seule et unique chaîne AEP, dite ‘‘des 5 villages'' et qui date des années 1990. Le volume d'eau mobilisé est sans commune mesure avec les besoins de la population qui vont crescendo», relève le P/APC. Fraîchement installé aux commandes de la municipalité, l'exécutif compte dans son plan d'action immédiat prioriser cette problématique de l'eau, afin d'étancher quelque peu la soif des habitants. «Nous avons jugé judicieux d'investir dans une 2e chaîne d'AEP, par l'entremise de laquelle nous comptons améliorer la disponibilité de l'eau, en ramenant la fréquence de distribution à un jour sur deux. A cet effet, nous disposons d'une fiche technique d'un montant de 27 millions de dinars pour ce projet, dont nous allons solliciter le financement. En dernier recours, nous le prendrons en charge sur les PCD», a fait savoir l'édile communal Rencontré à hauteur du chef lieu communal, un groupe de villageois décrit une distribution d'eau «irrégulière et chaotique». «Selon que votre habitation soit située dans un vallon ou nichée sur une colline, votre alimentation peut varier du tout au tout. Mais, en règle générale, tout le monde se plaint du manque d'eau», souligne un citoyen du village Tazaghart. «L'eau coule des robinets, au mieux deux fois par semaine. Le comble c'est que les plages horaires sont très réduites et la pression du liquide si faible», déplore un villageois de Tizi Maâli. D'autres villageois confessent vivre le tonneau des Danaïdes à longueur d'année. «L'eau est sévèrement rationnée, même en hiver. Dans certains quartiers, il faut attendre au moins 15 jours pour avoir quelques gouttes d'eau. Les gens sont obligés de se débrouiller à gauche et à droite, mais ce n'est plus évident, car les sources qui nous venaient à la rescousse se tarissent les unes après les autres», témoigne un habitant du village Tighilt Makhlouf.