La direction de l'EPB a campé sur sa position et continue à ce jour d'interdire l'accostage des navires transportant les équipements de Cevital. Ce mardi, l'appel émis en direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, par les comités de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques bouclera un mois. Sans écho. La coordination nationale de ces comités le rappelle dans un communiqué, signé par son porte-parole Mourad Bouzidi, avec cette relance qui désigne le chef de l'Etat comme «l'ultime arbitre». «Monsieur le Président, l'aveu d'impuissance de tous les dirigeants politiques du pays vous désigne implicitement comme l'ultime arbitre dans ce conflit. Il est clair que c'est à partir de la gestion actuelle de cette affaire de Cevital que dépendra la crédibilité de tout le processus politique et économique à venir. Votre intervention n'est pas seulement souhaitée. Elle est attendue», exhorte la coordination. Cette énième interpellation tente inlassablement de percer le mur de silence qu'ont érigé les pouvoirs publics restés jusque-là insensibles. Mais elle vient rappeler, si nécessaire, que «l'acharnement contre Cevital prend les allures d'une opération concertée, organisée et minutieusement exécutée». «On aurait tort de minimiser la gravité de ces faits. Ils sont extrêmement inquiétants et doivent nous interpeller tous. Ils dénotent, en effet, de l'acharnement de certains à maintenir l'Algérie et les Algériens otages d'un système économique à bout de souffle, uniquement parce qu'il sert des intérêts occultes et inavoués ! Si nous laissons faire, toute l'économie productive risque demain de subir le même traitement que celui infligé aujourd'hui à Cevital», écrit la coordination. Les faits sont, pour rappel, ceux provoqués par le refus, par le directeur général du port de Béjaïa, de laisser accoster les navires transportant du matériel destiné pour l'usine de trituration de graines oléagineuses de Cevital. L'argument de la saturation de l'enceinte portuaire, avancé par la direction du port (EPB), devait tomber de fait lorsque Cevital a acquis un terrain en dehors du port pour abriter sa future usine. La direction de l'EPB a campé sur sa position et continue à ce jour d'interdire l'accostage des navires transportant les équipements de Cevital, s'accrochant à l'argument de l'espace saturé, finalement démonté par son propre schéma directeur de développement mis en ligne sur son site électronique. L'EPB annonce la réalisation à moyen terme de «l'extension du port par la création de surfaces additionnelles», dont «la création de 62 ha de terre-pleins». Le schéma prévoit à long terme la réalisation «de 26 hectares de terre-pleins pour l'installation des équipements spécialisés». «Soit une extension de 88 hectares», écrit la coordination qui prend à témoin l'opinion publique sur les visée cachées du blocage du projet de Cevital. «Le directeur général de l'EPB écarte totalement le renforcement des atouts économiques dont dispose notre wilaya. Il fait semblant d'ignorer que pour ce faire, et à l'heure actuelle, il n'y a aucune autre direction, ni aucune autre mesure, si ce n'est celle de renforcer et de consolider les réussites. Il ignore délibérément que la vocation et l'ambition du port de Béjaïa c'est de faire de notre région la plus importante plateforme portuaire de l'industrie agroalimentaire dans le bassin méditerranéen et en Afrique», ajoute la coordination. En estimant que «le bon sens voudrait que le directeur général du port et le gouvernement encouragent la vocation agroalimentaire de notre wilaya», la coordination déplore que «force est de constater qu'il y a comme une volonté de détruire cette filière à Béjaïa». Cela fait plus d'une année que le projet de Cevital est bloqué et il coûte un manque à gagner, selon Mourad Bouzidi, d'«au moins 2,25 milliards de dollars par an à l'Algérie». Cela s'ajoute à tout l'argumentaire revendicatif depuis plus d'une année qui veut que, face au refus obstiné, «le président de la République, le Premier ministre, les instances judiciaires, les brigades économiques doivent s'autosaisir».