Le président du MC Alger, Mohamed Djouad, a affirmé hier, au cours d'une conférence-débat organisée par le tri-hebdomadaire sportif Echibek, qu'« il n'y aura pas de retour de la section football à l'association du MCA dans l'avenir ». Avec son franc-parler, M. Djouad affirmait que le « divorce » de la section football s'est fait sous une forte pression de la part de ses responsables actuels dans un accord signé en présence de quatre membres : M. Ketrandji (représentant de la section football), M. Yafsah (représentant du MJS), un représentant de Sonatrach et lui-même. « Un accord qui stipule que la section football bénéficie d'une autonomie de gestion sous les statuts actuels du MCA pendant trois ans, au cours desquelles Sonatrach continue à subventionner l'équipe. Mais après ces trois années, les membres de l'association des anciens sociétaires du Mouloudia ont changé les statuts du club. La section football continue toutefois à recevoir la subvention de Sonatrach au même titre que tous les clubs du pays. Un changement aidé par les pouvoirs publics car non conforme à la convention quadrulaire signée auparavant. » Le conférencier réaffirme qu'il n'y a qu'un seul MCA, celui dont il est le président et qui gère actuellement 13 disciplines regroupant 1733 athlètes (garçons et filles). Les treize sections sont gérées avec un budget avoisinant les 13 milliards, soit presque la moitié de ce que dépensent certains clubs uniquement pour le football. Concernant la section football qui continue à percevoir une subvention de Sonatrach, M. Djouad dira que celle-ci est de l'ordre de 3 milliards par an (répartie en 2 tranches). Le désengagement de la section football de l'association MCA a quelque peu soulagé le président du MCA même s'il estime que le football est le plus facile à gérer du point de vue technique, comparativement à d'autres disciplines qui présentent certaines spécificités dans le domaine de la gestion. Le président Djouad n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour fustiger la déliquescence dans le milieu du football avec l'émergence de certains pseudo-dirigeants qui ont clochardisé le sport roi. L'orateur s'est montré très indigné et écœuré de constater la situation dans laquelle s'est embourbé le football et cite en exemple les derniers cas de violences dont ont fait l'objet le président de la JSK, Moh Cherif Hannachi, et l'arbitre de la rencontre Zamalek-CABBA de la part du joueur Mehdaoui. « C'est une honte pour le football national. Je dénonce les pouvoirs publics pour leur passivité », dira-t-il d'un ton amer. L'invité d'Echibek a ensuite évoqué l'absence d'infrastructures pour le club le plus populaire d'Algérie : « Il y avait une volonté de Sonatrach pour la réalisation d'infrastructures à Chéraga mais on a essuyé un refus catégorique de la part des pouvoirs publics sous prétexte que cela est du domaine exclusif du ministère de tutelle. Toutefois, nous avons réalisé un complexe nautique près du siège de Sonatrach qui sera réceptionné dans un mois. Un complexe de tennis à Hydra (réfection) et un complexe sportif à Zéralda sont en cours de réalisation », affirme-t-il. Des projets qui vont dans le sens de la vulgarisation du sport en Algérie pour lequel M. Djouad reste très confiant pour un avenir meilleur.