« Certaines colonnes se sont déplacées et tout l'édifice du Palais de la Culture ainsi que du siège de la direction de la culture a été ébranlé à cause des travaux entrepris sur l'emplacement de l'ancien marché Karguentah », atteste Mme Rabéa Moussaoui, directrice de la Culture, qui rappelle que le promoteur acquéreur du terrain a enfreint la loi en creusant à une profondeur double de ce que les services techniques lui ont accordé. « Toutes les autorités compétentes ont été saisies », précise-t-elle en outre lors d'une conférence organisée, hier, et où elle devait présenter le bilan de l'activité de l'année 2006 et les projections concernant la participation d'Oran à la manifestation dite « Alger capitale de la culture arabe ». Le ministère de la Culture a promis 6 milliards de centimes pour la rénovation du palais et 2 milliards pour le siège (mitoyen) de la direction. Cette somme s'ajoutera aux 2,5 milliards promis localement par la wilaya. Perçue comme une bonne nouvelle, les anciennes galeries algériennes, sises à l'entrée de la rue Larbi-Benmhidi, ont été attribuées à la direction de la culture, apprend-on dans la même foulée. Dans le bilan de son secteur, la directrice a notamment évoqué les grands projets de réalisation dont la cinémathèque pour laquelle il manque l'étanchéité et les équipements. « Gros morceau » Cette structure abritera prochainement un hommage à Bouamari (5 janvier) et un cycle de cinéma portant sur les films réalisés à Oran dont Autopsie d'un complot de Sim Riad, le Refus de Bouamari, la Voix de Slim Riad (tourné à Bir El Djir), Histoire d'une rencontre, de Brahim Tsaki (Arzew), Ya Ouled, de Rachid Ben Allal, ou l'inspecteur Tahar marque le but, un film où la ville d'Oran est presque un personnage à part entière. La directrice annonce également la réactualisation du projet de rénovation de la mosquée Imam El Houari, un projet gelé depuis 2001. « Nous n'attendons plus que le visa du ministère de la Culture pour lancer l'avis d'appel d'offres », devait-elle préciser à ce sujet. Les travaux entrepris au musée Zabana sont presque achevés dans leur première phase. Le lancement de la deuxième phase, prévue pour fin janvier 2007, devra porter sur la pose de carrelage et l'extension. Pour un délai de 10 mois à partir du 18 février 2006, le projet de rénovation du conservatoire Ahmed Wahbi avance normalement. La même date a vu le lancement des travaux de confortement du Fort Santa-Cruz par l'entreprise Affou de Ghardaïa, mais pour un délai de 18 mois. Dans la même perspective, le palais du Bey pose, en revanche, un problème. Qualifiée de « gros morceau », la rénovation du palais du Bey, un abus de langage pour désigner l'ensemble du site qui comprend également les murs d'enceinte, les donjons etc., traine par contre en longueur. Aux dernières nouvelles, la carcasse de l'hôtel dit Château Neuf, à défaut d'être démolie, sera intégrée au projet. Le 1er août 2005, l'avis d'appel d'offres lancé a été infructueux. « Un comité d'experts, désigné par le ministère de la Culture séjournera à Oran pour délimiter l'ensemble du site », précise-t-on à ce sujet. Pour ce qui est du programme Alger capitale de la culture arabe, un secrétariat local a été mis en place pour gérer non pas seulement la délégation oranaise devant séjourner une semaine dans la capitale mais aussi l'accueil des hommes et femmes de culture des pays arabes qui devront séjourner, de leur côté, à Oran. Rien n'a encore été arrêté (même pas la date, encore moins les critères de participation) de manière définitive mais, rassure la directrice de la culture, tout participant devra au préalable passer par les mailles de la sélection. Elle a promis cependant que ce seront les meilleurs des meilleurs qui vont participer à cette manifestation.