« Les fortes pluies qui tombent tous les jours depuis une semaine sur Alger n'ont rien d'exceptionnel, remarque Abdesselam Chougrani, chargé de communication à l'Office national de météorologie. Inutile de voir dans ces averses les conséquences du réchauffement de la planète : elles sont liées à la nature même du climat méditerranéen. » Et à ses caprices. Alors que les précipitations auraient dû se répartir de manière homogène de septembre à décembre, nous avons connu un mois d'août pluvieux et un mois d'octobre très sec et très chaud. Avec une moyenne de 35°C, les températures n'avaient pas été aussi élevées depuis 50 ans. Le ciel s'est rattrapé en décembre avec 90 mm de précipitations en cinq jours. « Mais nous sommes loin des 350 mm enregistrés en décembre 2005 ! Aussi violentes qu'aient été les pluies, elles n'ont pas permis de combler le déficit hydrique. » Comment expliquer ce petit déluge ? Alors qu'à partir du mois de septembre, l'anticyclone des Açores se décale sur l'océan Atlantique, cette année, il s'est installé sur toute l'Europe jusqu'en Sibérie. Très puissant, il a bloqué la dépression située sur la Méditerranée… coincée aussi au Sud-Est par un autre anticyclone. Résultat : cette dépression est restée au-dessus de nos têtes et s'est chargée régulièrement en humidité par l'air froid venu du Nord-Ouest et alimenté par les vents de Nord-Est. « Alger a connu la même configuration en 1999. Il avait même neigé fin novembre, se souvient Abdesselam Chougrani. En 2001, la situation était presque similaire, mais la dépression s'était déplacée directement du sud des Baléares. » Le salut doit venir aujourd'hui, juste à temps pour que les sols, saturés, connaissent un répit, et que les eaux de ruissellement aient le temps de s'écouler des montagnes vers la mer. Les météorologues prévoient un retrait de l'anticyclone des Açores vers l'Ouest. La dépression devrait alors remonter vers le sud de l'Italie et la Grèce tout en s'affaiblissant. L'Algérie connaîtra alors le retour progressif du beau temps hivernal… Jusqu'aux prochaines pluies.