La direction de la communication du commandement des forces navales a tenu, hier à El Kala, un point de presse avec les représentants locaux de la presse nationale. Le colonel Diffaïri, responsable de la cellule de communication des forces navales, a fait le déplacement pour répondre à un certain nombre de questions sur les incidents qui ont émaillé la soirée du 1er janvier, lorsqu'une caserne des gardes-côtes a été prise pour cible par plusieurs dizaines de jeunes et moins jeunes qui réclamaient la restitution d'embarcation de plaisance, d'engins de pêche (croix de Saint-André) et de GPS saisis par les gardes-côtes dans le cadre de leurs activités quotidiennes. « Notre action dans le domaine maritime, a souligné le représentant de la Marine nationale, s'inscrit dans le cadre des lois » notamment pour infirmer une version des faits qui impliquerait des éléments des gardes-côtes accusés d'avoir forcé le domicile des parents d'un propriétaire de GPS. Une version que nous n'avons pu vérifier avec certitude tant les témoignages sont contradictoires même ceux venant de témoins oculaires. On ne sait toujours pas ce qui a mis le feu aux poudres lundi dernier. Pourquoi autant de gens ont soudainement accouru vers l'unité bien après la tombée de la nuit ? Pourquoi les gardes-côtes ont été pris pour cible ? « El hogra », disent ceux qui tentent de trouver une bonne raison aux assaillants. Laquelle ? « Les gardes-côtes nous empêchent de travailler et ils veulent une part du butin », justifient encore les émeutiers. « Ils nous empêchent de travailler ou de cueillir le corail, il ne faut pas tromper le monde avec ces histoires de victimes du système », répond la rue encore sous le choc des événements. « Le corail est le bien de Dieu et nous avons le droit d'en profiter comme pour le poisson », ont clamé quelques figures hirsutes. « Oui, mais c'est aussi le bien de la collectivité nationale et comme pour le poisson, il y a des règles et des lois qui régissent la pêche du corail, il faut les respecter. Rien ne peut justifier les agissements de lundi dernier. » Le colonel Diffaïri dit encore qu'il n'est pas normal qu'un plaisancier, déclaré comme tel pour s'adonner à la pêche amateur ou pour la promenade, aille en mer tous les jours par tous les temps et dépense jusqu'à 2000 DA de carburant quotidiennement, alors qu'il se dit chômeur. La protection du corail est une affaire prise très au sérieux par le haut commandement des forces navales, a encore déclaré le responsable de communication de la marine, qui a aussi annoncé que des moyens supplémentaires sont prévus, tels que des hélicoptères et d'autres vedettes semi-rigides. Les forces navales sont également partie prenante et elles peuvent intervenir si cela s'avère nécessaire. En ce qui concerne les embarcations et les matériels saisis, ils seront progressivement restitués à leurs propriétaires lorsqu'ils seront à jour avec la loi. A titre d'exemple, les gardes-côtes ont restitué en 2006 dix embarcations de plaisance sur les 18 qui ont été saisies durant l'année et les détenteurs de GPS, qui ont fourni l'autorisation des télécoms, ont récupéré leur bien. Les gardes-côtes comptent maintenant occuper le terrain. « Il y aura désormais une présence permanente et consistante », a encore ajouté le colonel Diffaïri. « Il faut cependant que les gens et surtout la population d'El Kala, que le commandant des forces navales tient particulièrement à féliciter pour sa clairvoyance, ne laissent pas s'imposer dans sa jeunesse l'esprit que piller et voler le bien de la nation, c'est normal. » D'autant plus que se profile maintenant sur la façade maritime Est un autre fléau social, celui de l'immigration clandestine. 33 cadavres de jeunes Algériens ont été repêchés cette année entre Béjaïa et El Kala. Leurs parents les croient certainement confortablement installés à l'étranger. El Kala. De notre correspondant