De par la mission qu'elle s'est impartie de lutter pour sauvegarder l'environnement, l'Association nationale pour la protection de l'environnement et la lutte contre la population (Anpep) aurait pu être un exemple pour d'autres associations similaires implantées à travers le pays. Plusieurs années après sa création, toujours avec son inamovible président qui rend très rarement public son bilan annuel, l'Anpep est devenue une coquille vide. On prévoyait une grande institution bien dotée regroupant intelligemment des spécialistes dans tous les domaines liés à la protection de l'environnement et la lutte contre la pollution dont les sciences médicales, la qualité de l'air, la récupération des déchets, la maîtrise de l'énergie… Il n'en est rien. Et lorsque l'on parle de l'Anpep, on a l'impression qu'il s'agit d'une association de wilaya, dont les activités peuvent exceptionnellement déborder sur les régions limitrophes (Guelma-El Tarf-Skikda). Tant et si bien que nul ne s'est étonné de voir revenir une nouvelle fois le séminaire national sur la sauvegarde de l'Oued Seybouse. Pourtant, cette association a les moyens financiers d'aller vers d'autres actions telles que des études sur la pollution générée par les secteurs du bâtiment, des transports, les émissions de gaz carbonique, d'intervenir pour encourager l'utilisation des énergies renouvelables, faire déplacer des spécialistes sur les villes les plus polluées du pays. C'est beaucoup plus une association qui active à la petite semaine pour justifier une subvention que lui accorde le ministère de l'Environnement. Ses sponsors sont riches. Ce sont principalement les grosses entreprises, hier algériennes aujourd'hui, passées entre des mains étrangères, qui sont les pourvoyeurs de la caisse de l'Anpep. Le tout dernier est le groupe algérien Ferphos. Son président-directeur général a annoncé, sur les ondes de la radio locale, avoir remis en 2006 un chèque de 2 millions de dinars. D'autres, comme l'entreprise espagnole Fertiale (Ex-Asmidal) Mittal Steel/Arcellor, sont inscrits sur la liste des pourvoyeurs annuels de fonds. Qui contrôle cette association ? Qui décide de l'octroi de la subvention annuelle étatique ? A quand remonte sa dernière assemblée générale ? Quels sont les résultats qu'elle a atteints depuis sa création dans le sens de sa vocation ? Rarement, sinon jamais, l'Anpep s'est intéressée aux autres formes de pollution comme celle liée à l'émanation de la dioxine de carbone, produite par des fours que certaines cliniques font passer pour des incinérateurs. Cette même dioxine incommode les habitants de plusieurs quartiers et cités un peu partout dans nos villes et villages. En organisant annuellement son séminaire sur la sauvegarde de l'Oued Seybouse et en se mettant en évidence lors de l'opération de reboisement du côté de Sidi Amar, l'Anpep, dont tout Annaba ne connaît que le président, ne fait que justifier son existence. Tout autant que la confection de quelques prospectus aux bandes-annonces dépassées, ce séminaire ne peut rien apporter de nouveau si ce n'est servir de visa pour d'autres subventions et attirer d'autres sponsors.