Distante de 10 km d'Azzaba, la commune de Aïn Charchar, qui compte 15 000 habitants, et qui s'étend sur une superficie de plus de 109 km2 est traversée par la RN44. A priori, c'est une région à vocation agropastorale qui s'aligne, d'ailleurs, avec les autres communes de Azzaba dans une politique de développement et une autosuffisance en matière de cultures céréalières et maraîchères ainsi que l'agrumiculture. Disposant d'une surface agricole utile dépassant les 4500 ha dont une grande partie est irriguée, la région se distingue par l'arboriculture, les cultures maraîchères et celles industrielles. Cette année, les fellahs appréhendent le spectre de la sécheresse, vu la timide pluviosité. Sur un autre plan, la commune de Aïn Charchar essaye, tant bien que mal, de rattraper un retard considérable dans le domaine de l'habitat et du logement. Selon le président de l'APC, « les programmes de logements, qu'ils soient sociaux, ruraux ou participatifs sont certes un plus ; mais ils demeurent insuffisants, puisque la commune est en extension et en pleine mutation ». La commune a bénéficié d'un programme de 250 logements sociaux en 1999 ; un deuxième programme de 220 logements sociaux vient de s'ajouter au plan d'urbanisation, dont 152 ont été attribués en 2006 et les 68 restants sont en voie de finalisation. A noter aussi que l'agglomération de Oued El Kebir a réceptionné un programme de 48 logements sociaux et devra accueillir, par ailleurs, deux autres projets pour la construction d'un ensemble de 80 logements. Dans la même ligne du développement local qu'a connu Aïn Charchar, un programme de logements participatifs de 112 logements devrait être réceptionné au cours de cette année (2007), et ce, malgré quelques difficultés d'ordre technique qui l'ont retardé d'une année et demie par rapport au délai initial. Dans le même contexte, le P/APC nous dira qu'un projet de 187 logements participatifs (F3 et F4) est en cours de réalisation. L'habitat rural « groupé » et « individuel », quant à lui, essaye d'un autre coté de combler un besoin immense, d'autant plus que la population rurale de la commune représente près de la moitié de l'ensemble de ses habitants. A titre d'illustrations, le maire nous indiquera que la commune de Aïn Charchar a démarré déjà avec 59 logements ruraux groupés à Tarab, 60 à Attassa, et 77 autres à Oued El Kébir, en plus de 21 habitats ruraux individuels qui sont en cours de réalisation. Nonobstant tous ces chiffres, le P/APC précisera : « Notre commune a encore besoin de projets de logements sociaux et autres et ce, dans le cadre du plan de l'urbanisation et de l'aménagement du territoire local ». Le gros problème d'eau... Si la localité de Aïn Charchar peine dans le domaine de l'habitat, elle n'en fait pas moins quant à d'autres secteurs ! En effet, on déplore le manque d'infrastructures culturelles, facteurs essentiels d'une focalisation des intérêts et des intentions d'une jeunesse qui ne sait où aller ou quoi faire. Le seul centre culturel qui avait, dans le passé, pour mission de promouvoir les connaissances et procurer les loisirs pour tous les jeunes de la région, a été transformé, en 2005, en un centre de formation professionnelle qui forme des TS en plusieurs spécialités. Sans oublier que le seul lieu de loisirs reste la maison des jeunes de Chébikia. Aussi, il n'est nullement étonnant de constater à Aïn Charchar la prolifération des tables de tabacs. Façon de prendre du bon temps et glaner quelques sous. C'est surtout la malvie d'une population jeune touchée par le chômage. Beaucoup de jeunes virent vers les maux sociaux les plus ravageurs, tels la drogue, l'alcool et les psychotropes. Pas de square, ni de jardin public, ni même un vulgaire espace vert. Même pas une bibliothèque. A ce propos le président de l'APC déclarera : « Nous avons demandé dans le cadre de l'aménagement public la construction d'une bibliothèque communale et l'aménagement d'un jardin public à la place de l'ancien jardin ». Ledit jardin qui était dans le passé un lieu de détente et de relaxe, n'est aujourd'hui que quelques pierres disséminées par-ci, par-là. Cependant, le problème number one pour la commune reste celui de l'eau potable. En effet, l'alimentation en eau potable laisse à désirer, ponctuée avec plein de coupures. Le P/APC en parle ainsi : « La commune hérite d'un réseau de distribution en eau très vétuste, ce qui cause avec les fuites des perturbations dans la distribution. Mais les choses rentreront dans l'ordre dès qu'on sera branché sur la nouvelle station de pompage, et que la réalisation du nouveau château d'eau sera achevée. » Le développement de cette commune nécessite encore beaucoup de projets et d'efforts.