Le fardeau des créances affaiblit l'Algérienne des eaux (ADE) de Tizi Ouzou. Dressant le bilan de l'année 2006, le directeur de l'unité de wilaya de cette entreprise publique a fait état d'un total de 850 millions de dinars de créances que l'entreprise n'arrive pas à recouvrer. Les administrations publiques, à elles seules, cumulent 128 millions de dinars de factures impayées, alors que des ménages dans 11 communes refusent carrément de procéder au paiement. Durant l'année 2006, la consommation de l'énergie électrique a coûté à l'ADE plus de 300 millions de dinars, soit 72% du chiffre d'affaires. Dans l'ensemble, le même responsable a avoué que les dépenses de l'entreprise en matière de masse salariale et de charges énergétiques dépassent de loin le chiffre d'affaires. A la fin de l'année 2006, l'ADE couvre 59 communes dans la wilaya de Tizi Ouzou et assure la gestion de 81 chaînes d'AEP, six stations d'épuration et une station de dessalement. L'ADE a enregistré durant l'année écoulée une moyenne de 1000 fuites par mois, alors que les actes de vol ayant ciblé les équipements dans les stations de pompage et les forages a causé à l'entreprise un préjudice de 13 millions de dinars. Face au faible taux de pluviométrie enregistré durant cette saison, l'ADE a fait état du rabattement du niveau de la nappe phréatique de Sebaou et de Mechtras. En conséquence, un nouveau plan pour une gestion plus rationnelle des ressources hydriques dans la wilaya s'impose. Le directeur de l'hydraulique de wilaya, pour sa part, a fait état de toute une batterie de contraintes à laquelle est confronté le secteur de l'hydraulique à Tizi Ouzou telles, l'extraction illicite du sable qui menace la nappe phréatique, les oppositions au passage des canalisations sur des terrains privés, l'opposition des comités de villages au transfert de ressources vers d'autres localités et, enfin, au niveau des sites urbains, c'est le risque de cross-connexion (entre les conduites d'eau potable et des eaux usées) dans les vides sanitaires des immeubles.